La deuxième édition du Festival du rap et slam s’est clôturé le samedi 29 juillet 2023 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. La star franco-marocaine, alors figure vedette, auteur d’un show exceptionnel, a marqué son empreinte.
Tard dans la soirée, après « Mr le Poesident», Yekima de Bel’Art qui venait d’offrir un show digne de son nom en « liant l’utile à l’agréable », les Bukaviens vivaient un « spectacle tenu d’une main de maître ».
Il s’appelle La Fouine. Sous un collège Alfajiri, lumière éteinte, qui scande son nom, il débarque en héros de la soirée et emballe avec lui le public qui se met à chanter ses classiques.
« On est où ce soir? » À « Bukavu », répond son public qui se réclame des Boss comme à Paname. C’est sur le podium aménagé par les organisateurs au collège Alfajiri, que le patron de Banlieue Sale déroule un show impeccable, souriant et détendu, sous des jeux de lumière et des éclairs de flash des téléphones.
Paname, Vini Vidi Vici, tous les mêmes … une écrasante majorité des jeunes ne se retiennent pas face aux bonnes vibes, des classiques entraînants et hyperrapants de cet ancien homme à la barbichette qui foulait, pour la première fois, ses pieds dans cette partie orientale de la RDC.
Un clin d’œil à Fally Ipupa
Vêtu comme un militaire au combat, dès le départ : t-shirt et pardessus, tout noir, il change de tenues avant la fin de son spectacle de plus d’une heure. Curieusement et contre toute attente, Fally Ipupa résonne en plein show de la star marocaine à plus d’un milliard de vues sur Youtube.
C’est la chanson SL contenu dans Formule 7, le dernier album de Fally Ipupa qui balance sous la platine du Dj de La Fouine sous l’acclamation du public.
D’autres jeunes, forcément des orphelins de père, se retrouvent à « Papa », cette chanson émotionnelle. Sur scène, Fouiny, devenu « un mini boddybuilder », sollicite l’accompagnement de Victoire Zagabe. C’est tout jeune guitariste formé par Thomas Lusango et directeur du centre Delia Ndaro art culture donne le passage à La Fouine, 20 ans de carrière.
“ C’est un très bon guitariste. Je le remercie ”, lui adresse Laouoni après son show.
Un autre regard sur l’est de la RDC
Contrairement aux versions extérieures qui ne voient que l’est de la RDC comme une terre à histoire tumultueuse, La Fouine a désormais un autre regard sur la situation.
“ Si les gens doutent encore, ils n’ont qu’à voir les images de ce soir ”, lance-t-il. Le nouvel ambassadeur du Festiras prône cependant l’unité entre jeunes « qui sont l’avenir de demain ».
“ Ne vous laissez pas manipuler par des politiques, vous êtes l’avenir de l’Afrique”, a-t-il insisté.
Au-delà de La Fouine et le précurseur de l’Afroslam, le groupe MPR, l’autre tête d’affiche a aussi enflammé le public du Festiras. Ce rendez-vous de l’art oratoire au cœur du changement mettait en avant la consolidation de la paix et le vivre ensemble.
Verite Johnson