Le gouverneur militaire de la province de l’Ituri est attendu ce vendredi 30 juin 2023, jour de la célébration de 63 ans de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, dans la commune rurale de Mongbwalu située à 85 kilomètres au nord de la ville de Bunia, dans le territoire de Djugu.
C’est le bourgmestre de cette entité minière qui l’a confirmé ce jeudi matin 29 juin sur les ondes d’une radio locale pendant que les rumeurs circulaient sur sa probable venue dans cette grande agglomération minière de Djugu. Jean-Pierre Bikilisende qui a profité du micro de nos confrères de la place pour mobiliser sa population pour cette première visite de l’autorité provinciale dans sa juridiction depuis le démembrement de la province Orientale en 2015. Il a aussi demandé de réserver de lui réserver un accueil digne de son rang.
La dernière visite du gouverneur de province, à l’époque de la grande Orientale, à Mongbwalu date de 2013 lorsque le gouverneur Jean Bamanisa Saidi foulait le sol de cette juridiction riche en Or après le gouverneur Autsai Asenga Médard en 2007.
«J’informe à la population de Mongbwalu et ses environs que ce vendredi, jour de l’indépendance de notre pays, nous allons accueillir chez-nous ici à Mongbwalu, le gouverneur de notre province de l’Ituri, Lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama. C’est un grand événement parce que c’est la première fois depuis que l’Ituri est devenu province en 2015. C’est vrai que dans le temps passé, à l’époque de la province orientale, nous avions reçu le gouverneur Autsai le 7 décembre 2007 et le gouverneur Jean Bamanisa Saidi le 22 mai 2013, raison pour laquelle nous demandons à toute notre population de Mongbwalu et ses environs…de venir accueillir notre gouverneur pour écouter ce qu’il va nous dire», déclare le bourgmestre de la commune.
Cependant, cette visite est considérée comme une lueur d’espoir aux nombreuses préoccupations de la population vivant dans cette entité minière. Si le problème de la route Igabarrière-Mongbwalu semble être résolu par le gouvernement central qui a débloqué les fonds nécessaires pour sa réhabilitation, chose qui est entrain d’être faite par l’entreprise ORC, l’autorité provinciale trouvera sur la table, d’autres questions qui nécessiteront des réponses afin de rassurer la population.
La Sécurité pas toujours rassurante
La stabilité sécuritaire qui s’observe actuellement dans la région ne garantit pas la population qui se voit entourée des groupes armés notamment Zaïre et CODECO. La population voudra savoir si quel jour elle pourra accéder enfin aux carrés miniers et aux champs qui sont envahis par les groupes armés. Elle souhaite le début des opérations militaires de grandes envergures contre les groupes armés réfractaires au processus de paix.
Rétablissement de l’électricité coupée depuis plusieurs années
La commune rurale de Mongbwalu qui est privée de l’électricité depuis environ cinq ans maintenant attend toujours le rétablissement de cette denrée importante qui est desservie par le service d’électricité de la Société Minière de Kilo-Moto, SOKIMO en sigle. La ligne de Mongbwalu, considérée comme l’une des meilleures lignes de la province servies par l’Electrokimo était coupée pendant les atrocités de la milice CODECO. Avant et après la mort de Monsieur appelé Tuo, l’un des chefs de cette milice accusé d’avoir bloqué la réparation de cette ligne vers la forêt de Nyangarayi, plusieurs mécanismes qui ont été mis sur pied par les reponsables de l’électrokimo ensemble avec les autorités provinciales, n’ont malheureusement rien apporté de concret.
L’exploitation minière qui ne profite pas à la population
L’exploitation minière étant l’activité principale de Mongbwalu, la population locale a toujours exigé le départ de l’entreprise minière Mongwalu Gold Mines, MGM qu’elle juge d’inefficace après avoir failli à ses obligations vis-à-vis de la population locale. D’après toujours la population, cette entreprise minière n’a pas réussi à lutter contre le chômage, à mener d’autres actions d’intérêts communautaires comme s’impliquer dans la réhabilitation de la route Bunia-Mongwalu qui a longtemps joué négativement sur le pouvoir d’achat de la population à cause de son état très avancé de dégradation.
Difficulté d’approvisionnement en eau potable
Le gouverneur militaire, une fois arrivé à Mongbwalu, retrouvera sur la table, le problème d’accès à l’eau potable. Une grande agglomération de plus de 100.000 habitants a du mal à se procurer cette denrée rare. La population est tout le jour obligée d’effectuer de longs trajets pour s’en approvisionner. Les personnes ayant un peu de moyens acceptent carrément d’acheter chez ceux qui vont puiser de l’eau dans des bidons transportés sur des vélos qu’ils viennent vendre ensuite dans des avenues. La construction des bornes fontaines dans les sept quartiers de Mongbwalu pourrait atténuer la souffrance des femmes et filles qui sont souvent victimes de violences sexuelles lorsqu’elles sont à la recherche de l’eau potable.
Une grande commune mais non urbanisée
Il n’est jamais facile de circuler aisément à moto ou à pieds dans les différentes rues de Mongbwalu qui vont se terminer parfois dans des parcelles privées, curieusement dans des parcelles qui sont bornées par les services attitrés. Du quartier Dépôt au quartier Kilo-Moto en passant par les quartiers Zubula, Baru, DC6, Shun 1 et 2, aucun de ces quartiers ne respecte les normes de l’urbanisme. Avant la création de cette entité minière comme une Cité vers les années 1987, Mongbwalu était encore considéré comme une partie du groupement Wazabo du Secteur de Banyali-Kilo. Aujourd’hui devenu, d’abord Ville puis Commune Rurale et bientôt encore une Ville, Mongbwalu mérite le soutien du gouverneur de province pour son urbanisation.
Aucune assistance aux déplacés vivant dans la zone
Les atrocités commises par des groupes armés dans plusieurs entités du territoire de Djugu ont forcé le déplacement de la population dans des entités jugées sécurisées. Et le centre de Mongbwalu, malgré les multiples incursions de la milice CODECO qu’il a connues, a reçu beaucoup de déplacés venus, pour la plupart, des villages, groupements, localités du secteur de Banyali-Kilo mais jusqu’à ce jour n’a jamais reçu de l’aide humanitaire de la part du gouvernement ni des ONG. Les déplacés qui y vivent, depuis lors, dans des conditions très pénibles ont besoin d’une petite attention des autorités à leur égard, bien que leur souhait, le plus ardent, est de retourner dans leurs villages.
Rédaction