Défendre ou critiquer le lieutenant général Luboya est devenu, un mode de vie pour les uns. Son régime, l’état de siège, s’avère surtout un fourre-tout pour les critiques, 3 ans après, au vu de son résultat sur le plan sécuritaire. Entre l’amour et la haine, certains pourfendeurs d’hier sont devenus des thuriféraires aujourd’hui.
À l’instauration par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, de l’état de siège en mai 2021, nombreux sont ceux qui acclamaient. « Je serai sans état d’âme », avec ces mots forts, le lieutenant général Luboya N’Kashama était vu comme le sapeur-pompier. C’était le calme avant la tempête, l’attente grandit au fil du temps.
L’assemblée provinciale éliminée, l’état de siège est le seul maître du terrain. Des députés « sans subside » haussent le ton quelques mois après. Luc Malembe, naturellement opposant, se positionne. Autant pour d’autres acteurs politiques.
Luc Malembe, mieux dans le noir !
On n’avait pas besoin de la révélation de Saint-Esprit pour savoir que Luc Malembe s’est taillé une réputation comme le redoutable opposant au régime Luboya. Et personne ne pouvait imaginer qu’il change d’avis aujourd’hui : à part, peut-être le ventre capable de dicter sa loi à la raison.
Qu’est-ce qui s’est amélioré pour faire d’avis à M. Luc ?
De fil à aiguille, Malembe est l’une des bêtes noires du régime, en fait, avant qu’il se tienne devant son miroir politique. Entre ceux qui l’encourageaient et ceux qui le dissuadaient, Luboya doit faire le tri.
Luc Malembe est jeté en prison pour « faux bruits ». Après plusieurs mois de détention, il est relâché, mais reste fidèle à son idéologie. Il ne s’agit pas nullement de remuer le couteau dans la plaie, mais jusqu’au 17 août 2022, il est très clair. Il relaye sur les réseaux sociaux, une vidéo destinée au gouverneur militaire dans laquelle, il promet qu’il ne reverra jamais « le général ».
“ Je ne suis pas mauvais, seulement, je ne suis pas flatteur. J’ai appris à dire les choses comme je le pense, sans flatter qui que ce soit. Malheureusement, vous voulez des gens qui vous ascense, adorent… Luc ne fera jamais ça. Mon général, on s’est déjà vu une fois, je crois que c’est la dernière ”, déclaré t-il. C’était donc du «raser gratis».
L’écoutez aujourd’hui, tu vas sûrement te mordre les doigts. Intelligent, il sait mettre son éloquence à son service ou à qui le veut. Intrépide, son franc parlé, sa «captatio benevolentiae » n’épargne personne.
Aujourd’hui, il donne quitus à Luboya qu’il traitait hier « d’incompétent ». Encourageant pour prêter main forte à l’autorité provinciale, mais étonnant que ça vienne brusquement de Malembe. D’un côté, il s’attache derrière les avancées significatives du régime militaire sur le plan sécuritaire et de développement, pas étonnant, de l’autre, il s’est « tout de suite » vêtu la peau d’un fervent militant de l’état de siège.
Adubango, Bhayo… des acolytes en fil indienne
Luc Malembe n’est pas seul sur la liste. Peu avant, des opportunistes de tout acabit avaient compris que pour se faire une place au soleil sous le règne Luboya, il fallait insulter sur les réseaux sociaux Bamanisa (le gouverneur sortant). « Boîte noire » s’en donnait à cœur joie, en publiant, dès que prêt, toute une série de magazines numérotés jalousement.
Christian Shauri, nouvel ami, qui peut dire bienvenue à Luc, est resté dans la dynamique. Il a laissé le jeu aux transfuges qui voulaient se faire accepter dans l’autre camp. Comme Luc, nombreux autres opposants hier, ont changé d’avis aujourd’hui avec le seul objectif de chercher comment carreser l’autorité dans le sens des poils …ou du moins pour la recherche de la paix.
Christophe Adubango et Jacob Bhayo, tous deux de l’UDPS ont rejoint récemment le vol « Air Luc et compagnie ». “ Il faut soutenir l’état de siège pour le retour de la paix ”, peut-on entendre de la bouche de Christophe Adubango après une mission à Irumu pour contempler les acquis les acquis de l’état de siège.
Une bonne phrase mais qui a mis du temps pour sortir de l’une des meilleures bouches qui devaient la sortir depuis tôt. Sur les réseaux sociaux, Bhayo ou Adubango n’hésitent pas de faire obstacle à qui veut donner l’avis contraire sur l’état de siège. Une pratique à laquelle, ils s’en donnaient un peu tôt.
Didier Likele, l’autre acteur politique très actif sur les réseaux sociaux avait compris le jeu. Des éloges au Général Luboya ne cessent de venir de sa plume taillée sur mesure. Dieudonné Lossa Dhekana reconnaît l’accalmie actuelle due notamment aux efforts des autorités militaires mais n’a pas cessé de demander la levée de ce régime.
Un terrain où règne la division, la manipulation, la stigmatisation, le communautarisme,…est fertile pour l’ennemi. L’unité, je vais dire vraie unité, le vrai soutien et accompagnement (sans arrière pensée) est par contre, une force de vaincre le mal. Se souder, parler le même langage, regarder dans la même direction avec la même vision, le même objectif est ce dont l’Ituri a besoin pour retrouver et consolider sa paix et sa stabilité en vue de la reconstruction socioéconomique. Pour cela, Même Luc Malembe de l’Ecidé (Martin Fayulu ) peut s’arranger derrière une idéologie de Félix Tshisekedi.
Oui, il est possible de rétablir la paix et la sécurité en Ituri… si tout le monde a cette volonté !
Oui, il est possible de reconstruire une province de l’Ituri mieux qu’avant…si la paix et la sécurité sont acquises
Oui, c’est possible de faire de l’Ituri, la « petite Suisse » en fait, « l’Allemagne », « la Belgique », ou quoi que vous voulez…si la paix il y en a et l’unité.