Au-delà de l’attente, l’artiste musicien Gospel Enock Bahwere a offert un concert inédit, ce dimanche 21 juillet 2024. Un public stylé, excité, enthousiasmé à l’idée de voir leur artiste livrer un concert pour la première fois à Bunia, a répondu présent à la « surprise » de l’artiste lui-même. Un « concert caritatif » mais pas que !
“Moi-même, je suis surpris (…) J’ai demandé à Dieu de le faire et il l’a fait. Merci aux habitants de Bunia. Que Dieu se souvienne de vos sacrifices, louanges et pierres ”. Abordé à chaud par buniaactualite.cd, l’artiste ne s’en remet pas encore.
Plus qu’un concert caritatif !
Entre 14-15 heures, le public défile à la porte. Costard cravate, chemine, robe… c’est plutôt un public VIP. Petite justification à l’outfit : il fallait débourser 5 dollars pour se procurer le billet. Rodriguez Asifiwe et Nana Miriam sont les principaux invités pour la première partie.
Souriant, concentré, détendu, la posture de l’artiste Iturien le plus vu et suivi sur YouTube est assumée, acclamée. C’est la première scène du Frère Enock qui commence.
Dans la salle, complète à 98 % à ce moment-là, c’est une ambiance joviale. “Dieu est fidèle. Je suis très bénie. Nous pensons que ça serait seulement caritatif. On a été surpris, le saint Esprit était fortement en action. La célébration était caritative et spirituelle (…) Moi-même, je ne savais pas que j’étais en genou”, témoigne l’artiste gospel et sœur de Bahwere, Nana Miriam.
« À la base, j’avais prévu de parler en lingala », le pasteur Daniel Belo de 45e CEP, Bonne Semence, fait un pont entre les deux prestations de l’artiste avec une brève prédication. Chose faite, le serviteur de Dieu lance la récolte des fonds au profit des déplacés. C’est alors « Rehema Plazza solidaire ».
À 17 h, la salle est pleine. Le Protocole rajoute des chaises supplémentaires. Plus ou moins 1000 personnes sont présentes . Enock qui venait d’ôter la veste, revient sur scène. « Nous croyons qu’il y aura la paix en Ituri », il interprète « Congo victoire », une œuvre d’esprit patriotique. Il invite Exaucé Kafuti, qui l’accompagne sur scène. Le regret s’installe tout de suite sur des visages dans la salle.
Aux lèvres d’Anice Tamba à la sortie du concert : « C’était Waouh, j’ai aimé. J’ai vraiment aimé qu’il soit béni au centuple. Qu’il revienne dans sa province pour un concert caritatif, ça m’a vraiment touchée ».
À 18 h 10, pluie dehors, dans la salle, l’ambiance s’électrise. Enock Bahwere, positionné verticalement devant Mi-Rose, son épouse, interprète sa célèbre chanson « Il est hors de question ». Rehema Plazza est dans une autre dimension : la prière intense d’un côté de l’autre, des yeux aux larmes, des genoux qui fléchissent le sol. De « Solidaire », Rehema Plazza passe à « spirituel ».
Pendant que certains préfèrent prier sur la scène et au pied de « l’ouvrier », une image inédite frappe à l’œil sur la première rangée. Un journaliste arrête de filmer et dépose sa caméra pour s’asseoir, lui aussi, pour se confier à Dieu.
D’autres prient pour la fin de l’insécurité persistante dans la province de l’Ituri et à l’Est de la RDC. Une situation qui met plusieurs milliers de personnes dans la rue où ils vivent généralement sans assistance.
“ Ces images m’ont juste poussé à dire Merci à Dieu. Au-delà de tout, c’était que les gens rencontrent Jésus. Que les gens soient sanctifiés, soient restaurés ”, évoque ce fils Iturien, Bahwere.
Prisca Mongita, jeune fille touchée par le degré de vulnérabilité des démunis, a, elle aussi fait le déplacement pour Camp Ndromo. Soutenir les déplacés était le déclic pour qu’elle vienne faire sa contribution.
“Très contente pour l’initiative. L’objectif est clair, soutenir les déplacés. J’ai toujours cru qu’il était Goma (…) J’ai trouvé que c’était plutôt quelqu’un d’humble (…) ”, s’est-elle félicité, pensant que ce concert serve d’une motivation et le déclic pour tous afin de venir en aide à ces démunis.
L’ambiance est bonne à fin. Le protocole est débordé, la scène en fumigène se remplit au moment des louanges. Une occasion pour les uns de danser, téléphone allumé, au plus près de l’artiste.
Bozindo Time, place à la profondeur !
Le hitmaker de la chanson « il est hors de question ( eh baba )», a chanté ce dimanche pour des VIP. Les places les moins chères étaient vendues à 5 dollars. Cela pour un motif précis, un besoin qui se récent : assister des déplacés.
Au centre ville, les fidèles et fans de Bahwere vont devoir être patients. Le 11 août, l’artiste va prester à l’espace vert Epo ville. Cette fois, ça sera « une soirée évangélique » ou mieux, ce qu’il décrit comme « Bozindo Time ». L’accès est totalement gratuit, rassure le Comité d’organisation.
Verite Johnson