La présence des militaires FARDC dans la concession de la société minière MGM (Mungwalu gold mining) envahie par des centaines de miliciens de CODECO qui s’adonnent à l’exploitation artisanale d’or a occasionné la matinée de ce mercredi 03 février 2021, une vive panique dans le chef des habitants de Nzebi au quartier Kilo-Moto en commune rurale de Mungbwalu.
Ces derniers craignaient en effet d’éventuels affrontements entre les forces loyalistes et ces hommes armés.
Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux et dont buniaactualite.com a vérifié l’authenticité, on assiste à un meeting populaire tenu par les responsables de deux parties, le chef de la milice se tenant côte-à-côte avec un officier de l’armée pour appeler les rebelles à la retenue face aux accusations de tracasserie à l’égard de la population locale.
« Si vous voyez la présence de nos frères militaires FARDC, ils ne sont pas venus vous attaquer ni interdire vos activités(d’exploitation d’or). Ils sont venus vous appeler à cesser la tracasserie contre la population » lance en swahili le leader de CODECO.
« Je n’ai pas beaucoup à dire. Je viens de vous trouverer ici, ce n’est pas moi qui vous ai invité ici. Je n’ai pas l’ordre de vous chasser, continuez votre travail, nous sommes venus pour une autre mission » a lâché pour sa part l’officier de l’armée loyaliste sous les applaudissements d’une foule de miliciens déguisés en orpailleurs.
C’est depuis le 28 janvier dernier que ces hommes armés ont fait irruption dans cette zone d’exclusion appartenant à la société MGM, une filiale sud africaine détenant des titres depuis plusieurs années mais qui n’a jamais entamé l’exploitation industrielle pourtant annoncée avec pompe.
Cette situation a été condamnée par le gouverneur de l’Ituri Jean Bamanisa au cours d’une rencontre avec la presse à Bunia.
Il a appelé les miliciens à mettre fin à cette exploitation qu’il a qualifié « d’illégale ».
Engagés dans un processus de paix avec le gouvernement congolais, les miliciens de CODECO avaient signé un acte d’engagement unilatéral à la cessation des hostilités, mais la délégation des ex seigneurs de guerre envoyée par le chef de l’État Félix Tshisekedi qui avait mené les négociations, n’a pas encore reçu les moyens logistiques et financiers nécessaires pour assurer leur cantonnement, désarmement et démobilisation.
Du coup, ces milliers de combattants ayant quitté le maquis, se sont vus abandonnés dans des villages sans aucune prise en charge alimentaire, ce qui les pousse à ériger des barrières sur différents axes routiers et autres sites miniers pour rançonner la population.
La Rédaction