Photo/ Placide Ucircan
Le secrétaire général au ministère des affaires sociales affirme que 106 ménages représentant en tout 602 personnes étaient concernés par ce retour qu’il qualifie de volontaire.
« Personne n’a été forcé, on note un engouement au retour. Le gouvernement a disponibilisé un kit de réinsertion composé de bâches plastiques, de matelas, des ustensiles de cuisine, de vivres et des filets pour les pêcheurs » indique Laurent Chelo qui explique en outre que cette opération est le résultat d’une mission conjointe avec le comité des déplacés qui s’était rendue dans plusieurs localités de Djugu en vue de se rendre compte de l’amélioration des conditions sécuritaires.
Plus de 979 ménages sont attendus pour ce retour faisant 5.336 personnes issus de plusieurs villages de ce territoire, théâtre depuis décembre dernier, de violentes attaques communautaires qui ont fait plus d’une centaine de morts et un important déplacement de la population.
« Le président de la république était préoccupé par cette situation, il a donné des instructions claires pour que la sécurité revienne vite dans la contrée. Il a déployé l’armée et la police qui ont vite pacifié la contrée. Personne ne va rester dans les camps, sauf celui qui le désirera » a pour sa part déclaré Théophile Mbayo, conseiller politique du Chef de l’Etat qui affirme avoir passé un mois à Bunia en vue de superviser cette opération
Cependant, plusieurs déplacés interrogés n’ont pas caché leur méfiance face à ce retour
« Les assaillants n’ont pas été désarmés et tout d’un coup on nous demande de revenir. moi je ne peux pas rentrer dans mon village tant que je n’ai pas entendu parler du début de l’opération de désarmement des tueurs. D’ailleurs, il n’y a personne dans mon village, tout le monde avait fui » déclare Hellène, une mère de 8 enfants, venue du village de Katsi en chefferie de Bahema Baguru, trouvée au camp de l’ISP à Bunia.
Jean-vianey Lonema, 37 ans et père de 4 enfants, craint quant à lui de retourner dans son village de Kparangaza où toutes les maisons ont été détruites et les champs dévastés.
« Nous ne vivions pas dans une bâche plastique avant de venir ici » ironise-t-il, faisant référence au kit que leur propose le gouvernement en guise de leur réinsertion dans leurs contrées.
« S’il n’y a pas culture, il y aura une famine qui va ravager le territoire de Djugu. Aujourd’hui nous ramenons les déplacés venus de Katoto, demain ce sera Jina, puis Blukwa, ainsi de suite jusqu’à retourner tout le monde dans son village » a rassuré pour sa part le gouverneur de l’Ituri, Abdallah Pene Mbaka, qui affirme avoir effectué plusieurs descentes à Djugu où il a échangé avec les autorités locales et les habitants qui n’avaient pas fui et tous lui ont rassuré du retour progressif de la paix
La Rédaction