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    En territoire de Djugu, la situation sécuritaire est restée « tendue » toute la journée du dimanche 08 janvier 2023 dans plusieurs villages de la chefferie des Bahema Nord, attaqués par des miliciens de la CODECO. Des morts et d’importants dégâts matériels y ont été enregistrés, bien que règne, jusqu’à présent, une controverse au tour du bilan exact de ces incursions.

    Selon la société civile de la chefferie des Bahema Nord, théâtre de ces hostilités, des assaillants de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) ont tué au moins 16 civils lors de ces attaques. A cela s’ajoute de nombreux cas d’incendies des maisons et véhicule, ainsi qu’un pillage systématique des biens de la population, y compris ceux d’une structure sanitaire.

    16 morts, c’est le bilan encore provisoire. la paroisse catholique de Drodro et l’hôpital ont été pillés systématiquement ”, rapporte Charité Banza, responsable de cette structure citoyenne qui se dit très « inquiet » de cette situation qui a occasionné un déplacement massif de la population des entités attaquées.

    Confirmant cette série d’attaques ciblées de la milice CODECO, le porte-parole des opérations militaires en Ituri n’a pas plutôt confirmé le bilan livré par la société civile de ladite entité. Le lieutenant Jules Ngongo souligne, toutefois, que l’armée s’est « interposée » en limitant les dégâts.

    Les FARDC ont contrecarré les attaques de la milice CODECO à Largu, Blukwa, Mbii,… lors de notre intervention, l’armée régulière a maitrisé la situation en mettant hors d’état de nuire 2 éléments de la milice CODECO. Un élément des FARDC tué et 4 autres blessés. 4 civils tués par la milice CODECO et quelques maisons incendiées ”, a-t-il indiqué.

    Certaines sources non officielles parlent même d’une vingtaine de morts depuis le début de cette situation dans ladite entitée.

    La raison de cette série d’attaques de la CODECO, selon l’ONG LIPAMHOJ œuvrant dans le territoire de Djugu, fait suite à l’assassinat par des éléments du groupe d’autodéfense Zaïre d’un enseignant.

    L’enseignant a été tué à Bkubwa par des zaïrois, c’est ce qui a suscité la colère de la milice CODECO qui se sont mis à saccager le marché de Dzdha, puis ils sont allés à Ndrodro, Largu,…”, a révélé Desire Mbutchu, activiste des droit de l’homme dans la région, qui invite les autorités à “ déployer des militaires dans des villages limitrophes des Lendu et Hema ”.

    Cette thèse est confirmée par l’armée loyaliste, indiquant que ces attaques de la CODECO ont été déclenchées “ sous prétexte de venger la mort de deux civils Lendu qui ont été tués par la milice Zaïre ”, a précisé le lieutenant Ngongo.

    Contacté par buniaactualite.cd, le responsable de la société civile de Djugu renseigne que la situation est encore instable. Pour Jules Tchuba, il est précoce de livrer un bilan précis pendant que plusieurs zones sont inaccessibles.

    Il y a encore des crépitements de balles même aujourd’hui lundi 09 janvier. Difficile de donner un bilan exact, car 8 villages ont été attaqués par la CODECO. Le groupe Zaïre s’est retiré à l’arrivée des miliciens de la CODECO. Plusieurs cas de pillages ont été signales. Il y a trop de victimes parmi les civiles mortes. La MONUSCO n’a pas l’intention de faire la guerre, elle voit comment protèger les civils à Drodro et Bkubwa ”, a-t-il expliqué.

    Pourtant l’armée se montre « rassurante », indiquant que tout est sous contrôle dans ces villages attaqués. De nombreux civils sont protégés par des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

    La situation est maîtrisée par les forces armées. D’ailleurs, certains habitants sont sous la haute protection des FARDC au niveau de Masumbuko ”, a rassuré le communicateur du gouverneur militaire dans cette province sous état de siège depuis plus d’un an.

    Malgré ces nouvelles attaques, la société civile forces vives des Bahema Nord exhorte la population à continuer de soutenir l’armée. Mais elle plaide pour le renforcement de la présence militaire dans la région.

    La population doit continuer à faire confiance aux forces armées, l’armée doit continuer à défendre la population civile. Le gouverneur doit renforcer un effectif important pour combattre les miliciens ”, a souhaité M. Banza.

    Face à cette situation d’instabilité enregistrée dans le territoire de Djugu, le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’Kashama Johnny invite les groupes armés à privilégier la voie de la paix.

    Au nom du gouverneur militaire, nous disons encore une fois, aux groupes armés de cesser avec toute forme de provocation, nous devons privilégier la paix, nous les exhortons de privilégier les moyens pacifiques pour résoudre le problème. La paix en Ituri est aussi à ce prix. Les mécanismes de non violations sont à privilégier pour un retour rapide de la paix en Ituri ”, a dit son porte-parole.

    Depuis le début de l’année 2023, plusieurs autres situations d’insécurité sont déjà enregistrées quasiment sur l’ensemble de l’Ituri dont à Djugu, Mahagi, Mambasa et Irumu. Dans cette province du Nord-Est de la République Démocratique du Congo, l’Etat de siège et la présence des troupes de l’armée ougandaise n’ont pas encore réussi à « mettre fin » à cette instabilité, plongeant plusieurs familles dans une précarité continuelle.

    David Ramazani

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