Depuis le début de l’insécurité dans le territoire de Djugu il y a près de 5 ans, les grands producteurs d’or sont actuellement les groupes armés, soutenus d’une manière à une autre par certains opérateurs économiques dans cette zone minière de la province de l’Ituri.
L’ONG des droits de l’homme “ Justice et dignité pour tous ” qui tire une sonnette d’alarme sur le danger qui guette Djugu et Ituri, affirme que cette exploitation en grande échelle est surtout observée à la périphérie de la commune rurale de Mongbwalu, poussant ainsi des orpailleurs « non miliciens » à ne pas travailler.
“ Aux environs de Mongbwalu, les grands producteurs d’or aujourd’hui sont les groupes armés appuyés par certains hommes d’affaires, obligeant ainsi les orpailleurs à abandonner les chantiers miniers au profit de ces miliciens. Personne ne peut faire aujourd’hui deux kilomètres au-delà de la commune ”, dénonce Anecho Baby, son responsable.
Invitant les autorités sécuritaires à imposer l’autorité de l’État dans les périphéries de cette capitale provinciale de l’or en Ituri, Il demande aussi à la division des mines à briser le silence. C’est cette matière précieuse abandonnée entre les mains des miliciens qui contribuent aussi à la déstabilisation du pays.
“ Aujourd’hui, les miliciens exploitent de l’or à Lodjo, Liseyi, Andisa, partout dans les périphéries. Et cette matière précieuse qu’on vend à Bunia déstabilise aujourd’hui l’Ituri et le gouvernement en général. La division des mines doit faire un rapport qui doit aider l’État congolais et non rester bouche fermée comme si rien ne se passe. C’est cette matière précieuse qui déstabilise l’ituri et pourquoi pas l’État congolais ”, estime cet activiste des droits de l’homme.
Faute d’accès dans les zones minières contrôlées en grande partie par des miliciens, des creuseurs artisanaux sont contraints à exploiter l’or dans les quartiers résidentiels de Mongbwalu, située à plus au moins 85 km au Nord de Bunia, en territoire de Djugu.
C’est par exemple dans les quartiers Gangala, Ngunga dans le Kilo-Moto. “ Cela est un danger permanent puisqu’il sera difficile un moment donné de rester dans ces conditions avec des puits d’or ”, craint M. Anecho.
Nos moyens pour entrer en contact avec la division des mines en Ituri pour sa version de fait n’ont pas aboutis. Même situation pour les autorités de l’Etat de siège.
Mathieu Vatsos