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    Au cours d’une attaque des assaillants de Djugu contre une position de l’armée le 8 mai dernier à Muganga, un camp de pèche situé le long du lac Albert au nord de Bunia la capitale provinciale de l’Ituri, 4 officiers des forces navales déployées dans la contrée ont été abattus.

    Après la vive émotion que la nouvelle a créé, l’heure est aux questionnements. À Bunia, l’opinion se demande comment une base militaire abritant de hauts officiers de la marine nationale, sensée être sécurisée, a pu être attaquée et deux colonels tués, un major et un lieutenant.
    À ce sujet, buniaactualite.com a mené une enquête pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé.

    « L’objectif de la milice a toujours été d’avoir accès au littoral centre du lac Albert qui est son centre d’intérêt » nous a confié un expert militaire sous couvert de l’anonymat.

    Nous avons tenté de comprendre en quoi consistait ce centre d’intérêt des assaillants, qui justifie leurs volonté plusieurs fois répétée, d’occuper le littoral du lac.

    Un pêcheur joint au téléphone depuis Mauvaramo, une localité riveraine, nous confie qu’en effet, les assaillants encaissent des recettes en entretenant la pêche illégale prohibée. Ils protègent des pêcheurs dans les zones de frayeur et autres surfaces interdites ou les encouragent à utiliser des filets prohibés pour amasser des poissons en contre partie des compensations financières.

    « Lorsque nous avons compris cela, nous avions planifié une opération qui nous a permis la réoccupation de toutes les localités situées dans le littoral du lac Albert. Nous avons également interdit cette pratique de pêche illégale et nous avons détruit des centaines de milliers de filets prohibés sur l’ensemble du lac Albert en vue de couper le cordon ombilical entre la milice et les pêcheurs » poursuit notre expert militaire cité ci-haut.

    La thèse d’une complicité interne au sein de l’armée

    Selon une source au sein des forces navales, un lieutenant-colonel, du nom de Simba Antoine, commandant d’une unité engagée ds les opérations contre les assaillants, a hébergé un groupe de pêcheurs illégaux en échange d’une somme d’argent dans la localité de Muganga. Il autorisait les filets prohibés et arrêtait les filets saines qu’il remboursait moyennant 200 dollars par pêcheur.

    La milice en a alors profité pour infiltrer ses éléments qui se sont fait passer pour des pêcheurs en vue de connaître les positions et le plan de déploiement des loyalistes.

    7 jours avant l’attaque, ce lieutenant-colonel avait été interpellé par sa hiérarchie, arrêté et mis à la disposition de la justice militaire pour détournement de main d’œuvre de l’État, abandon de poste, complicité avec la milice et entretien de la pêche illicite sur le lac Albert.

    Notre source poursuit que les 4 officiers tués lors de l’attaque du 8 mai ont quitté le quartier général de la base navale du lac Albert établi à Kasenyi, pour se rendre à Muganga où ils conduisaient une mission d’enquête sur la situation de ce lieutenant-colonel Simba.

    Le matin de l’attaque, alors qu’ils s’appretaient à regagner Kasenyi à la fin de leur mission, ils ont été attaqués au moent même de leur embarquement, pendant qu’ils s’étaient déjà éloigné des autres militaires restés en position sur le littoral.

    L’attaque surprise, à en croire notre source, se justifie par le fait que les assaillants étaient bien renseignés, ils avaient déjà infiltré les positions des loyalistes et ils étaient au courant de l’embarquement des 4 officiers, loin des autres militaires qui sont restés dans leur position située à distance par rapport à la côte.
    L’attaque se justifie également par le fait que durant leur mission d’enquête, les officiers tués ont récolté plusieurs informations compromettantes contre la milice et cette 1dernière a tout fait pour les faire taire.

    L’affairisme au sein des forces armées et de sécurité congolaises continue son bonhomme de chemin. Des officiers de l’armée de terre ont été plusieurs fois accusés d’implication dans l’exploitation artisanale d’or et autres ressources naturelles.

    En début de cette année, un scandale minier impliquant de hauts responsables du secteur opérationnel FARDC en Ituri a éclaté. Un lot important de colombo tentalite, à bord des véhicules escortés par des éléments de l’armée loyaliste, a été saisi à la frontière de Mahagi, alors que le minerai était en voie d’être acheminé en Ouganda voisin pour sa commercialisation.

     

    La Rédaction

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