Un nouveau souffle pour les territoires d’Irumu et Djugu, dans la province de l’Ituri, à l’Est de la République démocratique du Congo. Le vice-gouverneur et commissaire divisionnaire principal, Raüs Chalwe Munkutu Ngwashi, a procédé ce vendredi 2 mai à Songolo, chefferie des Walendu Bindi, au lancement officiel des travaux de construction de 18 infrastructures socio-communautaires de base et de 99 kilomètres de routes de desserte agricole, dans le cadre du projet de stabilisation et de relèvement de l’Est de la RDC (STAR-Est).
Ce projet, financé par la banque mondiale au gouvernement congolais et mise en œuvre par le projet STAR-Est, vise à améliorer l’accès des communautés locales aux infrastructures résilientes, à renforcer la réinsertion socioéconomique des ex-combattants et à appuyer les capacités administratives dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri.
Des infrastructures essentielles pour un avenir plus stable
Les infrastructures à construire comprennent des écoles primaires, des instituts secondaires et des centres de santé dans les territoires d’Irumu et de Djugu. À Songolo, un centre de santé de 19 pièces sera érigé et entièrement équipé. Il comprendra un laboratoire, des services d’administration, de pharmacie, de consultation, un bloc opératoire et des salles d’hospitalisation.
Parmi les établissements concernés figurent l’EP Kirenge Sezabo (Andisoma), l’EP Ezekere (Welendu Tatsi), l’Institut Ndjukpa (Walendu Pitsi), le centre de santé de Kabona (Walendu Bindi), le centre de santé de Buku État (Bahema Nord) et autres. Un soutien de taille à la stabilisation et le relèvement et un appui au P-DDRCS.
L’événement a été marqué par une grande mobilisation de la population locale. Accueilli chaleureusement par les habitants de Songolo, le vice-gouverneur et sa délégation ont été escorté jusqu’au lieu de la cérémonie par une foule en liesse, au rythme des chants coutumiers de bienvenue et de reconnaissance.
Raüs Chalwe a été accompagné de Steve Sendida, coordonnateur provincial du projet STAR-EST, qui a salué l’engagement des communautés locales. Ce projet n’est pas seulement une question d’infrastructures. C’est un symbole d’unité, de paix retrouvée et d’un avenir meilleur.
Réhabilitation des routes : une ouverture économique
Outre les infrastructures sociales, le projet comprend la réhabilitation de deux grands axes routiers agricoles : Kombokabo–Songolo–Baviba–Tchekele et Centrale Soleniama–Katoto–Kparanganja–Blukwa, totalisant 99 kilomètres. Ces routes permettront de désenclaver les zones rurales, faciliter l’acheminement des produits agricoles et renforcer les échanges entre communautés.
Ces travaux seront réalisés dans le cadre du programme à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO), qui emploiera plus de 3 000 personnes, y compris des ex-combattants.
Le Coordonnateur provincial ai du P-DDRCS a aussi fait le déplacement. Plusieurs élus provinciaux étaient présents à Songolo pour soutenir l’initiative. Claude Malabo, député d’Irumu, a exhorté la population à préserver les ouvrages à venir : « Ne détruisez pas, ne volez pas. Ce projet est une chance pour Songolo. »
Floribert Byaruhanga, élu de Djugu, a souligné l’importance de l’occupation productive des jeunes pour éviter leur enrôlement dans les groupes armés. Lusamba Lucie, seule femme députée présente, s’est réjouie du lancement, appelant néanmoins à une mise en œuvre effective et rapide.
Le député Adaba Masumbuko, élu de la chefferie de Walendu Bindi, a plaidé pour l’implantation d’un forage d’eau, une demande accueillie favorablement par le vice-gouverneur.
Vers une mise en œuvre rigoureuse
Dans son discours, Raüs Chalwe a promis de veiller personnellement à l’exécution rigoureuse du projet dans les délais impartis, tout en garantissant la qualité des travaux. Il a également souligné l’importance d’une gestion inclusive et participative afin de renforcer la confiance entre les institutions et les communautés.
« Le développement de l’Ituri est possible, privilégions l’amour, l’unité et le pardon », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris des habitants.
Ce projet, une première pour Songolo qui n’avait jamais accueilli une autorité de ce rang, incarne l’espoir d’un redressement durable dans une région longtemps meurtrie par les conflits.
La justification économique du projet est basée la nécessité de jeter les bases d’un relèvement à plus long terme en créant une plate-forme de projet décentralisée de stabilisation, intégrée dans l’administration provinciale, combinée au renforcement des systèmes de gestion des finances publiques afin que les recettes de l’État puissent garantir la pérennité de l’action.
Verite Johnson