Le samedi 1er novembre 2025, la justice a procédé à l’interpellation de Saidi Munyanya, chef de la division provinciale des Mines et Géologie de la province de Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon des sources concordantes, il est placé en détention provisoire à l’auditorat militaire de Bunia où il fait l’objet d’une enquête.
Les faits reprochés à Munyanya concernent principalement l’octroi d’autorisations illégales d’exploitation de l’or à des opérateurs expatriés et autres acteurs miniers non-réglementaires. Ces autorisations auraient notamment touché un site minier dans la zone de Mabanga, apprend buniaactualite.cd.
Mabanga était connu comme un des principaux bastions de la milice d’autodéfense assimilée au mouvement rebelle de la CRP de Thomas Lubanga. Si l’arrestation du chef de division est déjà confirmée, l’incriminé n’a pas encore réagi moins encore ses avocats. L’affaire se trouve donc en phase introductive.
Par ailleurs, il faut noter que la province de l’Ituri est connue pour ses richesses aurifères, mais aussi pour la faiblesse des contrôles et la prolifération des exploitations illégales.
Cette arrestation intervient au moment où les mouvements de jeunesse et les organisations de la société civile réclament un traitement ferme de ces pratiques.
Ces acteurs considèrent que ce dossier pourrait être un signal fort de l’État pour rétablir l’autorité sur le secteur minier dans une région longtemps fragilisée par les conflits et les exploitations illégales.
Les zones d’ombre
À ce jour, la personne mise en cause n’a pas encore réagi publiquement et aucun commentaire n’a été obtenu de son avocat. Par ailleurs, il reste à savoir si l’enquête s’étendra à d’autres responsables ou maillons du réseau présumé.
Des investigations ont montré que l’or extrait dans la région échappe « largement » au contrôle de l’État et constitue une des bases du financement des groupes armés. Codeco, Zaïre, FPIC… ont contrôlé pour certains et continuent de contrôler pour d’autres de nombreux espaces d’exploitation minière.
Les sociétés civiles locales dénoncent fréquemment l’entrée d’opérateurs étrangers sur des périmètres non autorisés, ou leur présence via des coopératives alors que la législation congolaise l’interdit.
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Le contexte sur le terrain reste délicat, car plusieurs sites miniers sont encore sous contrôle d’acteurs armés ou d’opérateurs non-réglementaires, ce qui complique la remontée d’informations et la mise en œuvre des sanctions.
Benjamin Vita

