« Le deuxième dialogue d’Aru n’est plus une aventure, c’est la fin de tout ce qu’on a fait comme violences », a déclaré Flory Kitoko, coordonnateur du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), à l’ouverture du second round du dialogue entre groupes armés, le 23 juin à Aru.
Dans cette localité frontalière de l’Ituri, réputée paisible malgré les soubresauts de la province, l’atmosphère était pleine d’espoir. Membres des groupes armés — FPIC, FRPI, CODECO, Chini ya Tuna, MAPI et mouvements d’autodéfense —, leaders communautaires, chefs coutumiers et société civile se sont retrouvés autour d’une même table.
Objectif : faire le point sur les engagements pris lors d’Aru 1 en 2023 et aller plus loin dans la recherche d’une paix durable.
Flory Kitoko a salué l’élan déjà amorcé par les autodéfenses : plus de 1 200 membres, dont 31 femmes, ont déposé les armes ces derniers mois, préférant la paix aux kalachnikovs. Une avancée significative que le P-DDRCS entend accompagner jusqu’au bout. « Quand on quitte le dialogue d’Aru, le P-DDRCS sera ensemble avec vous », a-t-il promis, comme pour rassurer ceux qui doutent encore.
Ce programme public, placé sous la haute autorité du président de la République, est au cœur de l’effort national de stabilisation : il veut reconstruire là où tout s’est effondré, réconcilier là où la méfiance règne, et redonner vie aux communautés longtemps prises au piège des conflits.
Le général-major Antoine David Mushimba, nouveau commandant de la 32e région militaire, a ouvert les travaux, entre exhortation ferme et appel à la cohésion. Ce dialogue n’est pas un simple événement. Il est une étape cruciale vers la coexistence, la sécurité et la cicatrisation des blessures profondes de l’Ituri.
Aru n’est peut-être pas le cœur de la guerre, mais il devient, peut-être, celui de la paix. Cela étant le souhait des Ituriens.
Verite Johnson