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    vendredi, 13 septembre 2024

    Le mercredi 30 août 2023, les manifestations anti-Monusco prévues par les membres d’une secte mystico-religieuse « Foi naturelle judaïque et messianique vers les Nations », connue sous le nom de « L’église des Wazalendo », tourneront à un carnage sans pareil en pleine ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. 

    À la veille, le maire de Goma, comme dans ses habitudes depuis l’instauration de l’état de siège, avait interdit la tenue de ces manifestations, tout en demandant aux agents de l’ordre de faire respecter cette mesure. Et comme interdit, les manifestations n’auront pas lieu, mais il y aura des morts.

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    Les coups de balle ont commencé autour de 6 heures du matin, ce qui laisse entrevoir que ces croyants n’avaient pas encore quitté leur lieu de prière. L’unité des snipers de la Garde républicaine était entrée en jeu, tuant sans foi ni loi plus de 50 personnes (au moins 57).

    Certains ont été tués alors qu’ils se trouvaient encore dans leur temple, d’autres à la radio de cette secte et d’autres encore, des jeunes “sauvagement” tués dans les rues des avenues où se trouvait le temple. Ce qui est sûr et certain : les manifestations anti-Monusco du 30 août 2023 n’ont jamais eu lieu, voire commencé.

    Face à la pression populaire qui dénonçait le massacre en pleine ville de Goma, la justice militaire entre en lice. Elle amène des militaires de la Garde républicaine, dont le colonel Mike Mikombe qui prendra la peine de mort, cité comme commanditaire de ces massacres, fait que le concerné n’a jamais accepté.

    Une année après, qui est le commanditaire ?

    Il y a eu des condamnés, c’est vrai, mais les zones d’ombre planent. Le Colonel Mike Mikombe, présenté comme commanditaire de ce carnage, n’a jamais accepté sa part de responsabilité.

    Durant l’ensemble du procès en flagrance, le colonel Mike Mikombe n’a cessé de demander la comparution du gouverneur militaire de l’époque, le lieutenant-général Constant Ndima, alors commandant des opérations militaires en province du Nord-Kivu.

    Celui-ci n’a jamais été invité par la Cour militaire, garnison de Goma. Le gouverneur militaire sera rappelé à Kinshasa pour des consultations avec la hiérarchie et depuis lors, il n’est jamais revenu jusqu’à se faire « remplacer » poliment par le général-major Peter Chirimwami, qui assume depuis le rôle du gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu.

    Pour le condamné, son unité était dans une marche de dissuasion. Elle a été appelée en renfort pour épauler les éléments débordés sur le terrain. Cette version ne tient pas debout, vu que les manifestations n’ont jamais commencé.

    Si le colonel Mike Mikombe, commandant de l’unité de la Garde républicaine de cette époque, n’est pas commanditaire bien que ses éléments soient auteurs de ce carnage, qui a donné l’ordre de tirer sur des personnes non armées ?

    Il n’y a pas de Paix sans justice. Une année après, il est peut-être temps que le « vrai » commanditaire soit connu et, de ce fait, il faudra remettre la pendule à l’heure, pour permettre aux victimes de cette barbarie humaine de reposer finalement en paix au cimetière de Makao, en territoire de Nyiragongo, où elles avaient été enterrées.

    Guerschom Mohammed GM

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