Le maire de la ville de Bunia a procédé mardi 31 janvier dernier au scellage d’une église dénommée « cité de refuge » appartenant à un certain Pasteur Jules accusée de fonctionner sans aucun document légal et à la base de vives tensions dans le quartier où elle est établie.
« Cette église n’a aucun document légal qui l’autorise de fonctionner sur l’ensemble du territoire national. Les documents en leur possession sont du nord kivu et cela ne leur donne pas le droit de s’installer à Bunia. J’ai donc interdit son fonctionnement en attendant qu’elle puisse régulariser sa situation » a déclaré Ferdinand Fimbo au micro de Placide Ucircan.
« En plus, des militaires affectés à la sécurité de cette église ont été accusés par les jeunes du milieu de plusieurs cas d’exactions la nuit de lundi à mardi. Ils auraient tenté d’assommer un d’entre eux et quand ils n’ont pas pu, ils ont tiré quelques coups de balles, ce qui a créé la tension dans le milieu » a poursuivi le Maire, s’étonnant que des militaires soient affectés à la sécurité d’une église au lieu de la police.
Un habitant trouvé sur le lieu s’est réjoui de cette mesure car selon lui, cette église soumet ceux qui y arrivent à plusieurs pratiques immorales.
« Mon voisin venait de chasser sa femme dernièrement à cause de cette église. On lui a demandé d’apporter tous ses sous-vêtements pour les bruler en vue de la purifier contre les démons de l’année passée, chose que le mari avait considéré comme une pratique démoniaque » a-t-il confié.
Le pasteur Jules, initiateur de cette église, est politiquement engagé en faveur du régime au pouvoir et il n’a jamais caché son soutien au président Kabila dont le mandat à la tête de la RDC a expiré depuis décembre 2016 et son refus d’organiser des élections pour son remplacement est à la base d’une vive tension entre lui et l’opposition ainsi que des organisations de la société civile.
Il y a quelques jours, dans un message audio largement partagé sur les réseaux sociaux, ce même pasteur s’est ouvertement pris au clergé catholique, principalement au Cardinal Monsengwo, archevêque de Kinshasa qui est aujourd’hui en première ligne de contestation contre tout maintien au pouvoir du président Kabila qu’il qualifie de « médiocre ».
La Rédaction