Au stade « moderne », construit en commune Nyakasanza en ville de Bunia, la sécurité constitue l’un des défis majeurs. À Kindia, le défi est même urgent à relever. Des nombreux incidents y sont enregistrés…et c’est loin d’être fini. Le maintien de l’ordre souffre de quelques insuffisances, notamment au niveau de la gestion des foules.
De Verite Johnson qui a assisté dimanche 4 août 2024 au match opposant CS Eldorado à Gambela.
C’est un défi qui tourne à l’obsession. Dès le premier regard, il est difficile tout autour et dans le stade d’apercevoir un policier. Très peu y sont déployés, malgré des récents événements. Par le passé, des vitres y ont déjà été cassées, voire des arbitres agressés.
Conséquence du faible déploiement : plusieurs grilles d’entrée restent fermées. Peines et inquiétudes pour des supporters. Des fans, qui, malgré leurs tickets d’entrée à la main, ont eu toutes les peines du monde pour voir le match ce dimanche.
Jusqu’à la fin de la mi-temps, plusieurs fans étaient encore en train de faire la ronde du stade à la recherche d’accès. À la première grille gauche, la queu est très longue. C’est l’unique porte ouverte à la façade d’accueil.
“Qui a la clé de l’autre porte ? Si on ne l’ouvre pas, on risque de casser encore“, David Angwezu, sueur au front, se sépare de son costume du président de l’Entente rurale de football de l’Ituri (ERUFITURI). Sur l’autre rive, il essaie de trouver la solution pour les fans qui débordent de plus en plus dehors. En l’absence des éléments de l’ordre, des plus jeunes se faufilent. Pas besoin d’ascenseur, ils montent le mur sans être inquiétés malgré le risque.
Il était trop tard, le temps pour les organisateurs de s’en apercevoir. Sur l’autre côté, le public qui déborde force la porte. Bienvenus aux souples. Un désordre qui profite aux organisateurs ou du moins à certains vendeurs. Le billet passe de 2000 à 3000 FC dans la foulée.
Malgré tout, le problème n’est pas résolu. Quelques 4 portes ouvertes sont toujours envahis. ” Moi?, je n’ai pas payé. J’ai profité quand ils ont cassé la porte“, témoigne gentiment un spectateur.
Un autre problème, les conducteurs, généralement ceux possédant des motos, doivent payer 500 FC dans certaines voisines pour qu’on y garde leurs motos. Au bord du stade, la sécurité n’est pas garantie. À l’intérieur, la priorité, c’est l’argent. Le contrôle à qui veut le faire. La tribune d’honneur qui a pourtant des places assises est elle aussi débordée. Chacun qui veut y monter peut aller en condition de payer le montant exigé. L’insuffisance des places, peu importe.
Il fallait attendre le coup de sifflet final pour un aperçu global sur le dispositif sécuritaire. Quelques policiers déployés au stade se resserrent autour des officiels. À ce moment-là, les arbitres sont la priorité.
Une fois ceux-ci dans le vestiaire, la pelouse est accessible à qui le veut. Déployer un nombre important de policiers serait une prévention à des éventuels assauts des fans sans esprit de fair-play. En outre, l’éducation civique devait être de mise par tous.