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    Quelques lauréats aux exetat en pleine effervescence de leur réussite.
    Photo/ Luc Malembe
    La ville de Bunia a vibré toute la journée de ce jeudi 19 juillet au rythme de la proclamation des résultats des examens d’Etat édition 2017-2018 à travers différentes maisons de télécommunication, qui visiblement ont pris le temps de se préparer pour la circonstance. Musique et autres astuces pour attirer les élèves finalistes en vue d’utiliser leurs réseaux respectifs pour connaître leurs résultats, étaient au rendez-vous.

    Un jeune employé dans l’une de ces maisons explique la procédure à suivre pour savoir les résultats :
    « les finalistes doivent acheter 50 unités pour connaître le résultat. Nous pouvons demander pour eux et ceux qui ont des téléphones peuvent demander eux mêmes »

    Marlaine Kabaseke, une lauréate qui à peine venait de recevoir un message téléphonique confirmant sa réussite, ne cache pas sa joie:
    « Je suis contente, très contente d’avoir réussi avec 55% de points»
    Quant à Wivine, une autre candidate à ces épreuves nationales, qui venait à peine d’arriver de la maison pour chercher à connaître son sort, l’émotion est grande pendant qu’elle attend le message téléphonique :
    « Je suis émue en attendant le résultat, c’est la deuxième fois que je participe, l’année passée j’ai échoué » confie-t-elle avec un air désespéré.

    Mais derrière cette effervescence d’élèves filles et garçons qui les uns gagnent et jubilent, tandis que les autres échouent et grincent les dents, il y a des tireurs de ficelle.

    Shabani, un jeune peintre, a fait un imprimer des t-shirts avec des écrits attrayants du genre: « je suis diplômé » qu’il propose aux heureux lauréats.
    « Nous avons une maison de peinture, nous avons préparé beaucoup de t-shirts pour cette circonstance. Le prix est à 12.000 FC pour un tricot. Les gens achètent. Depuis le matin j’ai déjà vendu plus d’une dizaine » raconte-t-il.

    Les conducteurs des moto-taxi eux aussi se frottent les mains . Pour jubiler leurs réussites, les lauréats récurent à leurs services pour faire des tours à travers les grandes artères de la ville en faisant du bruit.
    « Depuis le matin j’ai déjà gagné plus de 30.000 FC. A chaque course, j’amène 3 ou 4 élèves, filles comme garçons et ils me payent chacun 1000 FC » raconte l’un d’entre eux.

    « Je suis là pour vendre de la poudre à ceux qui réussissent » explique pour sa part Jules, un autre jeune homme trouvé sur lieu, qui lui même s’est imbibé d’une grande quantité de poudre blanche, alors que lui n’est même pas lauréat.

    Autres tireurs de ficelle, les photographes. L’un d’entre eux, du nom de Baraka ne cache pas sa satisfaction :
    « Les élèves prennent jusqu’à 10 photos chacun et chaque photo coûte 1000 FC, nous faisons de bonnes affaires »

    S’il e est très aisé de voir ceux parmi ces élèves qui ont réussi, il est cependant très difficile de reconnaître ceux qui échouent. Aussitôt que les messages téléphoniques qui leurs parviennent ne sont pas satisfaisants, ils rentrent la queue entre les pattes, sans laisser voir la trace de leur désespoir.

    La Rédaction

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