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    Le calme apparent est de retour dans la partie sud du centre ville de Bunia après une psychose généralisée qui a gagné la population suite à une éventuelle arrivée des jeunes en provenance de la région de Djugu pour exiger la « libération immédiate » de Vicky Ngona, porte-parole de G5 arrêté la veille, d’après plusieurs sources.

    Le marché central est cependant resté fantôme. Des vendeurs et vendeuses sont quasiment invisibles à l’intérieur de ce lieu public. Si quelques maisons de commerce rouvrent déjà leurs portes à la sortie de la ville vers le pont Lokorto, la plupart reste fermée.

    Il est 13h02, heure du chef-lieu de la province de l’Ituri, sur le boulevard de Libération, les éléments de la police et des FARDC évacuent des traces de planches que des manifestants brûlaient quelques heures plus tôt pour couper la circulation non loin du marché central.

    13h30, la circulation reprend normalement. Les groupuscules de gens disparaissent peu à peu. Le maire de la ville, le commandant urbain de la police ont été visibles sur terrain pour éventuellement maîtriser la situation.

    Une paralysie de trop

    Les premières réactions sont celles des taximen. Estimant de « trop » cette énième paralysie d’activités « brusques » quelques jours après la série de journées ville morte, ils appellent le gouverneur Luboya à s’investir davantage dans la recherche de la paix pour que pareilles situations ne se reproduisent plus.

    On est fatigué. C’est vrai que le gouverneur est notre Papa et ça on ne refuse pas. Mais qu’il ait pitié de nous. Qu’il fasse vraiment le travail pour lequel il est venu. Voilà aujourd’hui des mamans vont dormir ventre creux. Qu’il demande au président de la République de lui mettre tous les moyens nécessaires. On est fatigué s’il vous plaît. La population est traumatisée ”, lance en détresse l’un des taximen de la ville de Bunia.

    Un autre qui doute d’atteindre sa revenue journalière poursuit:

    Avant 10 heures, je ne pense pas si je peux avoir au-delà 2500 FC dans ma poche et voilà maintenant que les activités sont paraylisées. Combien je vais garder. Si les activités se déroulent normalement je peux gagner entre 15 et 20.000 Fc mais avec cette paralysie ”.

    Jérémie Lomago, l’un des leaders de la jeunesse en ville de Bunia, de son côté, après avoir fait la ronde appelle les jeunes au calme et à privilégier la voix pacifique.

    Il y a eu certainement tension, suite à une mauvaise interprétation du message par la population. On n’est pas en possession de la vraie raison, sauf que la population a appris l’arrestation du porte-parole de G5 (…) nous appelons la jeunesse au calme et propageons le message de paix ”, a-t-il dit au micro de buniaactualite.cd

    Réagissant à cette paralysie, le député national Jackson Ausse Afingoto dit « regretté » que la situation sécuritaire de la province de l’Ituri n’est « pas prise au sérieux à tous les niveaux ». Il craint que le volet humanitaire se dégrade encore davantage si la ville de Bunia est menacée.

    Par conséquent, cet élu du territoire d’Irumu demande au ministre de la défense de rappeler urgemment à Kinshasa le patron de l’état de siège pour une nouvelle consultation et orientation.

    Si on lui laisse seul conduire la province. Ça ne sera pas profitable ni pour la république ni pour la province (…) parce que nous sommes liés par le résultat. Il faut qu’il réussisse et pour cela, il a besoin de l’accompagnement de proximité ”, a-t-il exhorté.

    Tenez, même la plupart des écoles de la partie sud de la ville de Bunia voire au-delà n’ont pas connu une fin normale ce jeudi 26 janvier 2023. Jusque-là, aucune autorité urbaine ou provinciale ne s’est encore prononcée.

    Verite Johnson

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