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    Chaque 28 mai, le monde célèbre la journée internationale de l’hygiène menstruelle. Cette initiative vise à briser les tabous entourant les menstruations et à sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle, en particulier pour les adolescentes et les femmes à travers le monde.

    À cette occasion, Buniaactualite.cd s’est penchée sur la manière dont cette éducation est perçue et intégrée au sein de la communauté.

    Liliane Musavuli, coordinatrice de l’organisation Femmes Leaders pour le progrès de la jeune fille (FELP/JF), souligne que l’hygiène menstruelle englobe l’ensemble des pratiques qu’une femme ou une jeune fille applique pendant ses règles.

    Cependant, elle déplore que le sujet des menstruations reste encore largement entouré de réserves dans la communauté. Un défi majeur pour l’éducation de jeunes filles sur cette question essentielle

    Un tabou persistant dans les familles et à l’école

    « La question de l’hygiène menstruelle n’est pas encore bien comprise dans notre communauté« , affirme Liliane Musavuli.

    Elle explique que de nombreuses familles, et même certains parents, hésitent à aborder ces sujets. « Bien que l’école propose des cours qui en parlent, ils n’approfondissent pas la matière. On en parle superficiellement. Nous ne pouvons pas dire que cette question est bien intégrée dans nos familles et même à l’école ».

    Le plus grand défi, selon elle, est la persistance du tabou. « Une mère ne se sent pas vraiment à l’aise d’appeler ses jeunes filles pour en parler librement. Elle pense que c’est quelque chose de honteux, qui doit se passer en secret », déplore-t-elle.

    Un appel à l’implication de tous

    Face à ce constat, Liliane Musavuli insiste sur la nécessité d’une appropriation collective de cette problématique, appelant les hommes et les femmes à s’impliquer sans discrimination.

    « Nous tenons à rappeler à toute la communauté que l’éducation sur l’hygiène menstruelle et toutes les questions qui s’y rapportent ne sont pas une exclusivité des femmes« , lance-t-elle avec conviction.

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    « Filles, garçons, papas ou mamans, cette question nous concerne tous. Nous devons nous approprier cette éducation, car nous vivons avec des jeunes filles à la maison, à l’école. Nous insistons sur le fait qu’il faut en parler librement, ne plus considérer ce sujet comme un tabou. C’est une question normale, qui fait partie de la vie d’une jeune fille qui grandit. Nous devons vraiment en parler sans tabou dans la communauté, car ce n’est ni un péché, ni une honte« .

    Elle reconnaît néanmoins la contribution de certaines organisations de défense des droits féminins, dont les interventions visent également la sensibilisation à l’éducation sexuelle et reproductive. Cette année, la journée internationale de l’hygiène menstruelle est placée sous le thème général « Un monde respectueux des règles », un appel clair à changer les mentalités et à garantir la dignité menstruelle pour toutes.

    Providence Birugho

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