Une lueur d’espoir et de prévention a brillé ce vendredi à la prison centrale de Beni. À l’initiative de l’Unité d’appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo), l’équipe médicale du contingent indien de la MONUSCO a organisé une session de sensibilisation cruciale pour les 68 femmes détenues de l’établissement. L’objectif principal : briser la chaîne de transmission du VIH/Sida et promouvoir l’hygiène et l’assainissement dans un environnement carcéral souvent propice à la propagation des maladies.
« Le milieu carcéral est un terrain fertile pour la transmission de maladies, notamment le VIH/Sida et diverses infections, » a souligné un responsable de l’Unité d’appui de la MONUSCO. « Alors que le taux de prévalence du VIH chez les détenus hommes est alarmant, les femmes sont particulièrement vulnérables aux infections urinaires, en plus des risques liés au VIH. Cette sensibilisation visait à leur donner les clés pour se protéger et éviter la propagation de ces maladies dans un contexte de promiscuité. »
La prison centrale de Beni, avec une capacité d’accueil de seulement 250 places, héberge actuellement un nombre alarmant de 1 448 détenus, dont 68 femmes et 43 mineurs. Dans ce contexte de surpopulation, les initiatives de sensibilisation et de soutien sont d’une importance capitale.
Pour plusieurs des femmes détenues, cette session d’information a été une première. Elles ont exprimé leur gratitude envers la MONUSCO pour cette attention particulière. Yvone Kavira Mwanaki, surveillante de la prison, a relayé leur sentiment : « À travers cette sensibilisation, la MONUSCO a montré à ces femmes comment se prémunir contre le VIH/Sida afin qu’une fois libérées, elles ne soient plus des victimes. Leur présence ici prouve que ces femmes ne sont ni rejetées ni oubliées, ce qui nous remplit de joie aujourd’hui. »
Au-delà de la sensibilisation au VIH/Sida, l’équipe médicale a également insisté sur l’importance de l’assainissement et de l’hygiène corporelle pour prévenir diverses infections. « C’était un moment important pour leur rappeler que la vie ne s’arrête pas aux murs de la prison, » a ajouté Yvone Kavira Mwanaki. « Après leur sortie, elles doivent pouvoir vivre en bonne santé. C’est pourquoi cette séance était si précieuse. »
Elle a également tenu à souligner que ce n’était pas la première action de la MONUSCO en faveur des femmes détenues, rappelant des formations antérieures en fabrication de savon et des sensibilisations contre les violences sexuelles. « Nous remercions sincèrement la MONUSCO pour toutes ces initiatives. Dans le passé, les femmes détenues étaient souvent laissées pour compte, » a-t-elle déclaré.
En signe de solidarité et de soutien concret, le contingent indien de la MONUSCO a conclu cette journée en remettant des vivres et des non-vivres aux détenues, notamment des vêtements et des couvertures. Un geste simple mais significatif qui témoigne d’une volonté de ne pas les oublier et de contribuer à améliorer leurs conditions de détention. Cette action conjointe de la MONUSCO et du personnel pénitentiaire représente un pas important vers la protection de la santé et la dignité de ces femmes en situation de vulnérabilité.
Avec PIO Monusco Beni