La Cour militaire du Nord-Kivu, siégeant en matière répressive au second degré, a ouvert ce mardi 7 janvier 2025 des audiences publiques en chambre foraine dans la ville de Beni, dans le cadre d’une procédure judiciaire impliquant plusieurs civils et militaires des Forces armées de la RDC.
Au total, 17 accusés sont jugés, dont deux femmes et six militaires des FARDC. Les prévenus sont poursuivis par l’auditorat militaire et le ministère public pour des infractions graves commises entre 2021 et 2025, rapporte le journaliste Martial Mukeba. Parmi les accusations retenues contre eux figurent des violations de consignes, du vol à main armée, des attentats, des violences sexuelles (notamment le viol) et de la dissipation de munitions.
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Les faits qui leur sont reprochés ont été commis dans un contexte de forte instabilité sécuritaire dans la région du Nord-Kivu, notamment dans les territoires de Beni, Lubero et Mambasa, où les groupes armés, dont les ADF (Allied Democratic Forces), ont intensifié leurs attaques contre la population civile et les positions militaires.
Cette situation a conduit à un climat de violence généralisée, avec des abus commis par des éléments des forces de sécurité elles-mêmes, en plus des groupes armés.
Les 17 accusés risquent des peines sévères, notamment des peines de prison, en fonction des preuves et des témoignages présentés au tribunal. La Cour militaire, qui a la compétence de juger les militaires, est appelée à faire toute la lumière sur ces affaires et à rendre justice aux victimes des crimes commis.
Une audience attendue
Les habitants de Beni et de ses environs suivent avec attention ce procès qui met en lumière les abus commis par certains membres des FARDC, censés être les garants de la sécurité de la population. Le fait que des civils soient également impliqués dans ces affaires montre l’ampleur de la crise sécuritaire qui frappe cette partie de la RDC, où les lignes entre les acteurs de la violence sont parfois floues.
Les citoyens espèrent également que les autorités mettront en place des mesures pour prévenir de tels actes et renforcer la protection des civils dans les zones sensibles.
Verite Johnson