La province du Nord-Kivu connait en ce moment une crise sécuritaire et humanitaire accrue, depuis la reprise des combats par les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda. Le territoire de Beni, qui n’est pas épargné par cette menace, doit être proactif afin de renforcer le système d’alerte pour une réponse efficace et adéquate.
Dans cette optique, les membres des comités locaux de protection de la ville et du territoire du Territoire de Beni se sont retrouvés à Beni-ville, le 4 mars 2025, pour analyser, avec les donneurs des réponses aux alertes, y compris les autorités provinciales et locales dont les représentants des FARDC et de la PNC, les stratégies de rapprochement en vue d’un environnement protecteur effectif.
Pour le coordinateur urbain de la protection civile de Beni, Jean-Paul Kapitula, « les alertes précoces et les réponses rapides sont un moyen important pour cerner la question de la protection et de la sécurité. Ces assises doivent se concentrer sur l’outil de l’alerte précoce, particulièrement dans cette période turbulente. La ville et le territoire de Beni ont besoin de la quiétude et de la cohésion afin que règnent la paix et la sécurité. »
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En clair, cette rencontre avait pour objectif d’analyser les mécanismes d’alerte existants, ressortir leurs faiblesses pour les renforcer et les approfondir.
Un territoire en proie à des défis sécuritaires
C’est pour faire face à l’extension potentielle de cette crise du M23 dans le territoire de Beni que l’administration provinciale a sollicité de la MONUSCO, à travers sa section des Affaires civiles, un appui pour renforcer la gouvernance participative locale en matière de sécurité, par le biais du service de la Protection Civile. Surtout que depuis que cette crise menace le territoire, le nombre d’alertes ainsi que les réponses fournies aux alertes sécuritaires par les autorités locales sont en hausse constante.
En outre, le territoire de Beni fait déjà face à une menace existentielle, celle de la présence des rebelles des Allied Democratic Forces (ADF) et divers autres groupes armés disséminés à travers le territoire. C’est à cause des menaces de diverses ordres envers les populations civiles que « la MONUSCO a mis en place un certain nombre d’outils et de mécanismes », comme l’a rappelé Obatoki Adam Salami, chef par intérim du sous-bureau de la MONUSCO à Beni, « à travers les Assistants de Liaison Communautaire (CLAs ) et les Comités Locaux de Protection (CPLs)».
Grâce au réseau des alertes communautaires, les comités locaux de protection alertent les assistants de liaison communautaire, qui à leur tour répercutent l’alerte à qui de droit. Ce mécanisme a prouvé son efficacité, car il a permis de sauver beaucoup de vies.
Il faut par ailleurs souligner que ces assises se tiennent à un moment où la ville de Beni est devenue la capitale provinciale provisoire. Les autorités provinciales s’y sont installées. Le système d’alerte existant doit par conséquent se poursuivre et s’adapter à cette nouvelle donne. Il est nécessaire de partager ces alertes, avoir une coordination efficace pour des réponses promptes et idoines.
Évaluer les mécanismes existants pour mieux les optimiser
En dehors de la sections des Affaires civiles, la MONUSCO était aussi représentée à cette rencontre par la Police des Nations Unies (UnPol) et la Brigade d’intervention de la Force de la MONUSCO (FIB). Pour Jean-Paul Kapitula, ce sont des acteurs clés dans la mise en œuvre des mécanismes des systèmes d’alerte précoce :
« La brigade d’intervention de la MONUSCO accompagne les FARDC, de même que la police de la MONUSCO accompagne la PNC. Et comme vous l’avez constaté, l’armée congolaise est dans la salle, la police nationale congolaise aussi. Les partenaires sont là, le gouvernement est là. On dira qui fait quoi, avec quels moyens et de quelle manière. Il est question d’évaluer l’apport du gouvernement, l’apport des partenaires et les besoins qui restent à combler. Et nos partenaires nous aideront dans ce sens », a déclaré J-P Kapitula.
Car, il y va de la quiétude et de la paix et de la sécurité dans le territoire de Beni.
Avec le PIO Monusco Beni