Un peu loin de la ville, l’espace Camping accueillait, dimanche 25 août 2024, une sortie des jeunes dénommée « Bunia Amani ». Une initiative portée par « Batoto ya Bunia » (les enfants de Bunia) pour l’autre image du chef-lieu de la province.
Batoto ya Bunia se veut plus qu’un simple slogan. Inspiré sur les réseaux sociaux, le concept s’aligne désormais pour « Bunia Autrement ». Se réunir pour encourager la cohésion sociale, la cohabitation pacifique, une occasion en or à saisir.
Belle ambiance !
Des voitures à l’entrée principale du camping, quelques jeunes « curieux et sans billet d’accès », criant le nom de leurs artistes, des participants sur leur 31, de l’agacement et la foule chez les photographes juste à la première rive droite de la porte d’entrée… Pas de doute. La sortie « Bunia Amani », qui se tenait pour la première fois ce dimanche sous le label de « Batoto ya Bunia » était une activité culturelle « réussie », « digne » et « cohesive ».
Privilégiée l’unité, faire échec aux différends. Déjà remarqués sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, grâce à leur énergie contagieuse, la bonne humeur, nombreux se sont vite approprié l’activité des jeunes. « On est ici pour la paix », rappelle le comédien Kapop’s, qui interpelle la conscience des autorités sur l’insécurité en Ituri.
Ya G, chef d’orchestre !
Sortie « Bunia Amani » est une cérémonie créée plutôt par des influenceurs sur les réseaux sociaux. La détente comme déclic, la cohésion entre jeunes comme finalité. Objectif atteint pour Gautier Aleumba Bakananada, connu sous le sobriquet de Ya G. Il est le jeune en gros plan derrière cette organisation.
«C’est vraiment une réussite. Merci pour les enfants de Bunia. Ça représente la paix, les enfants de Bunia ont besoin de la paix », se félicite Ya G qui annonce la tenue de la deuxième édition «Titanic » dans les prochains mois.
Plusieurs jeunes sont présent chez Camping. Un endroit calme un peu loin de la ville, où les artistes musiciens Young’B, Balca Ls Sheguey, Jiro Kams, J-Five, …qui incarnent la nouvelle génération de touche-à-tout ne s’interdisent rien: les chants, chilling, photos avec des fans. Sur l’autre bout, des insiders comme Baraka Bachebandey Obama.
Dès le départ, il était difficile de cataloguer la soirée. À l’intérieur, aux premières vues, on se fait une petite idée : le bord d’étang d’eau qui brille double (électricité et ouftif majoritairement blanc), des musiciens qui défilent sur la scène modérée par Johnson Lusala. La comédie est aussi mise en lumière comme les partenaires qui prennent parole.
« Personnellement, ça me fait du bien de voir des jeunes réunis pour la cause de la paix. J’aimerais bien que ça se passe aussi dans les territoires où il y a l’insécurité », plaide l’artiste musicien Jonathan Unen alias Young’B.
Le contexte iturien catalogue doublement les jeunes : des victimes et des bourreaux. Ces mêmes jeunes possèdent une énergie débordante qui peut être utilisée pour répondre aux demandes soulevées par des conflits complexes et permettre ainsi à leur société de prospérer et de surmonter le poids de la pauvreté, des carnages.
Ituri outre son histoire tachée par les conflits armés est une province aussi riche. Des jeunes y possèdent d’énormes potentiels. Comme floqué sur les t-shirts portés par la plupart de participants, le moins que l’on puisse dire, c’est une nouvelle image « from Bunia to the world ».
Verite Johnson