[ Strong Soldier, Sisi, yeamen !] Ce gimmick résonne en début de toutes ses chansons ! Ses paroles sont recherchées, plus souvent justes et les références les plus précises ne manquent pas de plaire aux fines oreilles. Biberonné par le hip-hop, Balca Ls Sheguey s’affirme comme « un soldat au fusil précis ». Son surnom de «Strong Soldier » (en français Soldat Fort) le résume.
Balca Ls Sheguey est un nom bien connu dans l’univers du rap en Ituri voire à l’Est de la RDC. Né à Mahagi, un territoire de la province de l’Ituri, il a grandi à Bunia, chef-lieu de la province.
Depuis ses débuts jusqu’à son ascension en tant que l’un des leaders incontestés du rap, Strong Soldier a toujours été plus qu’un artiste ; il est le porte-voix d’une génération. D’ailleurs, dans « Torchon », son dernier clip, publié le 28 avril 2024, il affirme, « le rap c’est ma compétence ».
À travers ses chansons, i « Mr le Rappeur », aborde des thèmes universels tels que l’identité, la société, l’injustice , justice, son vécu etc. Bongo, Tala Kasi Sikoyo, Toboyi Te…, en sont les exemples éloquents. Ses paroles sont des poèmes, ses singles des romans, chaque chanson raconte une histoire, chaque vers livre un message.
En 2022, il est désigné à Goma « révélation de l’année », au Kivu Elombe Music, Kema Awards. Un prix qu’il challengait avec Hersamm le Professeur (Bunia), Mangese (Beni), January (Beni). Un trompé qui couronne une carrière aussi « riche », des hauts et les bas d’un jeune courageux, déterminé.
Dans une ville de Bunia « sans mécènes réguliers », il s’attire le feu en début 2024 dans un freestyle où il critique certains hommes politiques. L’artiste est arrêté et détenu pendant 48 heures.
Balca n’est pas seulement un rappeur, c’est l’un des artistes qui a su élever le rap Iturien à un autre niveau. son talent indéniable ne laisse pas indifférent. Son histoire est celle d’un jeune « Sheguey » qui a utilisé sa voix pour passer un message: de paix, de l’unité, d’amour, de la cohésion etc.
Son influence pour le rap est née de son grand frère Freddy Balikonzi. À l’époque, l’adolescent se nommait « Ls Sheguey ».
Pourquoi Sheguey ? « parce que j’étais comme leur responsable, j’ai traîné avec eux. Je devais aller voler de la nourriture chez nous pour leur donner quasi-quotidiennement», relate-t-il à buniaactualite.cd.
Rappeur passionné
Après un long séjour à Kigali au Rwanda et à Goma au Nord-Kivu, l’artiste a décidé de revenir faire sa musique au bercail. Chez soi il se décrit comme « meilleur rappeur Iturien ».
Né Balikonzi Tekangi Caleb, ses débuts en musique remonte de l’année 2017 après l’apogée du collectif Sheguey Team. Freestyle, studios…depuis lors, ce gagnant de Ngoma Africa première édition ne cesse d’impressionner par ses compositions, ses flows ego-trip.
« J’ai commencé à l’église dans une chorale junior vocale d’abord puis, je suis partie à la dance avant de revenir dans la musique sous l’encadrement de mon grand frère, l’original LS, Freddy Ls”, renseignait Balca.
Si « rêver grand nous agrandit, rêver petit nous anéantit», le jeune qui a déjà collaboré avec Safi Madiba ou Gaz Fabilous voit sa carrière se dessinée en dehors de la ville de Bunia. Cet ancien produit de Madi Pictures à côté de son ami Willow Miller n’hésiterait à saisir une opportunité de poursuivre sa carrière ailleurs.
Aussi proche de biens d’autres artistes, l’homme de Labeur (préfixe de son deuxième nom de scène) s’attire actuellement des ennuis notamment de ses collègues musiciens.
Balca, chouchou du rap Iturien
Un gros travailleur, le jumeau de Sarah Teza est un agrypnocome. Pour lui, né pour briller n’existe pas. Plutôt « travailler pour briller ». Un taff qui fait de lui, le rappeur préféré de plusieurs oreilles.
À l’actif du hitmaker de «est-ce-que ezalaka bongo» plusieurs titres en succès et plusieurs collaborations avec Demba Nyama Mkali, Abdallah Jaysix, Vicky Ym, en attente d’être publiées. Pour des concerts, il a été sollicité à Kisangani, Goma, Mongwalu, Durba etc.
Verite Johnson