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    La République démocratique du Congo est un pays qui, depuis plusieurs décennies, est menacé par des groupes armés locaux et étrangers précisément dans sa partie orientale. L’actuelle menace est l’agression rwandaise sous le label du M23/AFC, ayant même fait irruption jusqu’à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

    Face à l’appel à l’adhésion dans l’armée, un « silence » des partis politiques dans la mobilisation de leurs membres inquiète certains citoyens congolais, expriment librement leurs opinions.

    Déjà, une mobilisation tout azimut de la population et surtout de la jeunesse pour adhérer dans l’armée, voire la police, constitue l’objet de discours de quasiment chaque autorité ce jour-ci. Objectif : renforcer le rang des services de sécurité pour contribuer à la défense de l’intégrité territoriale.

    Pour adhérer au sein de l’armée : pourquoi une mobilisation générale ?

    Ce questionnement fait débat au sein de la couche sociale en province de l’Ituri, cette entité sous état de siège depuis le 6 mai 2021. Certains défenseurs des droits humains disent avoir constaté qu’aucun parti politique n’a donné son quota qui précise le nombre de ses militants adhérant au sein de l’armée et de la police pour servir sous le drapeau.

    « Depuis que la situation sécuritaire s’est empirée à Goma et ses environs, aucun parti politique n’a fait mention du nombre de ses membres recommandés dans l’armée. Ceci, une manière de nous signifier quoi au juste ? », s’interroge un activiste des droits de l’homme dans la casquette d’internaute, dont le texte est parvenu à buniaactualite.cd, il y a peu.

    Pour un autre membre de la société civile en territoire de Mambasa, ayant parlé sous couvert d’anonymat, il est inadmissible que les politiques commencent à croire que la gestion de la chose publique leur revient ; pourtant, cette vraie gestion passe par le sacrifice. Il souhaite, prochainement, entendre que les services de l’État comme la DGI, LA DGDA, L’OCC et autres postes de prise de décision doivent être occupés par des citoyens sans aucune tendance politique, car : « pendant cette agression, les partis politiques ont montré leur vraie face ou position vis-à-vis de l’État ».

    « Monsieur le journaliste, ce déséquilibre nous fait plusieurs fois, mais aujourd’hui, nous le dénonçons. Qu’il y ait seulement remaniement du gouvernement ou une mise en place dans les entreprises publiques, tu verras des déclarations politiques sortir, soit pour remercier le chef de l’État pour les uns, soit pour réclamer leurs quotas pour les autres. Que prochainement, au sein des entreprises publiques, qu’on commence aussi à nommer des citoyens qui ont l’amour de la patrie », propose-t-il d’un ton ferme, appuyant l’aspect : « Qu’on oblige à chaque parti politique un nombre de militants à adhérer dans l’armée pour voir leurs réactions ».

    Une jeunesse pétrie du talent oubliée lors des nominations juteuses, mais mobilisée pour l’armée ?

    Cela constitue un plaidoyer à chaque sortie médiatique du jeune patriote Deogratias Bungamuzi Kukwabo en faveur de la jeunesse iturienne. Pour ce dernier, bien qu’il y ait mobilisation générale et surtout de la jeunesse à l’enrôlement dans l’armée, il faut aussi qu’à chaque nomination étatique, les autorités nomment les compétentes et non pas les provenances « de » ou encore les recommandations « de ».

    « Je ne cesserai de le dire que la jeunesse de la province de l’Ituri est pétrie de talents que, malheureusement, nos autorités n’utilisent pas. Oui, l’armée recrute et moi-même je sensibilise pour une adhésion massive au sein de ce service de sécurité, mais que l’on puisse aussi chaque fois rendre aussi public le recrutement dans plusieurs autres services de l’État », argumentait ce jeune patriote dans une interview exclusive accordée à notre rédaction.

    Il est vrai que cela fait exactement presqu’un mois que la situation sécuritaire se dégrade dans la partie « petit Nord-Kivu », mais des formations politiques comme toutes les autres structures appellent à la mobilisation massive pour adhérer à l’armée, mais pas pour faire des réclamations en termes de « quotas politiques », une situation qui met en lumière le slogan de certains scientifiques qui stipule : « en politique, ce sont les intérêts qui priment ».

    Rappelons qu’en début de semaine, soit le lundi 04 février, le vice-premier ministre et ministre des Transports Jean-Pierre Bemba a débuté une tournée dans la partie orientale du pays, précisément à Kisangani, pour venir sensibiliser les jeunes à intégrer l’armée et la police afin de vaincre cette guerre à l’est de la République démocratique du Congo. Dans son meeting, l’ancien patron de la défense était clair : « L’objectif est de sensibiliser les jeunes pour que la Grande Orientale atteigne même 100 mille jeunes qui vont intégrer au sein des FARDC pour contribuer à la défense de l’intégrité territoriale. »

    Nickson Manzekele

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