Un mois après les arrestations de l’opérateur économique James Kenda Odu et de l’agent de l’OGEFREM Prince Amati, la société civile est surprise de constater que ces fils Ituriens sont privés de tout contact et communication avec leurs proches et familles. Un acte qui, selon cette structure, remet en cause l’État de droit en République démocratique du Congo (RDC).
L’endroit exact où sont détenus ces prévenus n’est pas clairement connu, moins encore la vraie cause de leur arrestation.
Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la justice et au garde des Sceaux, la société civile de l’Ituri veut son implication personnelle pour notamment faciliter le rétablissement de contact entre ceux-ci avec leurs familles.
*Quand les élus nationaux aussi s’y impliquent*
D’après certaines sources, James Kenda serait détenu par la Garde Républicaine. C’est que le caucus des députés nationaux de l’Ituri a du mal comprendre, estimant que la GR ne figure pas dans la liste des institutions judiciaires formelles.
Les élus nationaux de l’Ituri plaident pour que cet opérateur économique soit présenté devant le juge naturel si les allégations sont vraies. Au cas contraire, qu’il soit tout simplement libéré.
« Nous sollicitons l’implication du VPM de la défense, du ministre de la justice et du BCNUDH afin qu’il recouvre sa liberté, surtout que la Garde républicaine ne figure pas dans la liste des institutions judiciaires formelles de la RDC », a laissé entendre Adjio Gidi, élu d’Aru qui était porte-parole occasionnel du caucus parlementaire des députés nationaux.
*Vers une déstabilisation du territoire d’Aru ?*
En tout cas, c’est ce que pensent les députés provinciaux de ce territoire. Ceux-ci estiment que priver James Kenda et Prince Amati de la communication avec leurs membres de famille serait une tentative de déstabiliser Aru, pourtant reconnu pacifique et hospitalier.
Pour ces élus, la meilleure manière est de soit les libérer, soit les déférer devant les instances judiciaires, car jusqu’à 1 mois, ni la cause ni le fait pour lesquels ils sont poursuivis ne sont connus de personne.
« Tout cela nous fait croire qu’il y a une tentative de déstabilisation du territoire d’Aru, resté toujours pacifique, hospitalier et qui, d’ailleurs, avait accueilli la rencontre des groupes armés locaux dans la recherche de la paix en Ituri », lit-on dans une déclaration des députés provinciaux d’Aru portant la signature de Robert Angupi, président de leur caucus.
Comme leurs prédécesseurs, ces élus provinciaux de la 3e législature de la 3e République ont plaidé auprès du chef de l’État, du VPM de la défense et du ministre de la Justice leurs implications pour trouver gain de cause à leur revendication.
C’est depuis les 24 et 27 mai 2024 que ces deux fils Ituriens ont été arrêtés. Kenda a été d’abord assigné à la résidence surveillée ici à Bunia avant d’être transféré à Kinshasa.
Nickson Manzekele