Changement stratégique à la tête de la Police nationale congolaise. Alongaboni Benjamin devient le nouveau patron de la PNC, en remplacement de Dieudonné Amuli, mis à la retraite.
C’est dans une ordonnance présidentielle, signée par le président Tshisekedi, lue tard dans la nuit du samedi 01 avril 2023 sur la chaîne nationale, que cette nouvelle a été portée à l’attention du public.
Le commissaire divisionnaire principal Amuli, le désormais ex commissaire général de la PNC, termine sa carrière avec le grade du commissaire divisionnaire en chef, dernier échelon dans la Police nationale congolaise.
Alors, qui est Alongaboni, nouvel homme fort de la PNC ?
L’ancien Commissaire divisionnaire Benjamin Alongaboni Bangadiso, devenu Commissaire Divisionnaire principal de la Police nationale congolaise et prenant la commande du commissariat général de la PNC, était jusqu’à sa nouvelle nomination, vice gouverneur de l’Ituri, province qu’il dirige conjointement avec son titulaire, le lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny, depuis mai 2021, dans une administration spéciale « état de siège », a constaté buniaactualite.cd.
Né à Gemena (chef-lieu de la province du Sud-Ubangi ) en 1966, Alongaboni est un citoyen congolais (Ngombe) du territoire de Bosobolo dans l’ex grand Equateur. Il est un ancien ex-FAZ (Forces Armées Zaïroises), diplômé de la 17ème promotion de l’EFO (1986).
Dans son parcours, Il a d’abord évolué au sein du bataillon parachutiste de la DSP (-division spéciale présidentielle est une unité militaire d’élite créée par le président zaïrois Mobutu Sese Seko en 1985 et chargée de sa sécurité-) comme commandant de compagnie, puis dans la Garde civile jusqu’en 1997.
Après les dissolutions de la gendarmerie nationale zaïroise et de la garde civile, le nouveau pouvoir crée la Police nationale congolaise (PNC) qui réintégrera une majorité des gendarmes et garde-civils venus faire allégeance au nouveau pouvoir, sous la conduite du général Benjamin Alongaboni dans l’espoir qu’il en soit son nouveau responsable, souligne afridesk.org.
Parcours dans la rébellion du MLC
Comme son prédécesseur (Dieudonné Amuli), Alongaboni Benjamin a été aussi l’un d’ex pionniers de la rébellion du Mouvement de Libération du Congo (MLC), cher à l’actuel ministre de la Défense Nationale, Jean-Pierre Bemba.
Visiblement déçu après la dissolution de la gendarmerie, Benjamin Alongaboni décide d’intégrer en décembre 1998 à Gemena l’armée de libération du Congo (ALC), la branche militaire de la rébellion du MLC de Jean-Pierre Bemba. Il y exercera la fonction d’Inspecteur provincial de la police et deviendra aide de camp de Jean-Pierre Bemba, puis Commandant du 31ème bataillon de l’ALC, une unité qui a repoussé les assauts des Forces armées congolaise de Laurent-Désiré Kabila, appuyés par les Namibiens, les Zimbabwéens et des Interamwe Hutu. Il commandera la brigade Bravo de l’ALC en RCA pour appuyer l’ex-président Ange-Félix Patassé, entre 2001 et 2003.
En 2003, Bemba le nomme responsable des services de police des territoires occupés par le MLC. Après la réunification de l’armée et de la police en 2004, Alongaboni sera nommé commissaire général adjoint de la PNC en charge des opérations et du renseignement, notamment aux côtés du général John Numbi en 2007. Il occupera cette fonction après le remplacement de Numbi par le général Bisengimana. Mais l’homme rentrera en disgrâce auprès de Kabila en fin 2014 et assumera des fonctions secondaires dont celle d’inspecteur provincial de la PNC au Katanga et celle de directeur des Écoles de la police jusqu’à sa désignation comme gouverneur adjoint en Ituri.
“ Alongaboni est décrit comme étant un officier patriote ”, note Afridesk.
En province de l’Ituri, Alongaboni était surtout très connu par rapport à son « franc-parler », relayé principalement par Bunia Actualité TV. L’on se souviendra encore de cette vidéo de notre rédaction YouTube qui a fait le buzz sur internet “ les ituriens sont vraiment très distraits … ”.
David Ramazani