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    vendredi, 20 septembre 2024

    Dans un contexte marqué par les conflits armés à l’Est de la RDC, la musique se révèle être un puissant vecteur pour la construction et la consolidation de la paix. En ville de Butembo, Naomie Kasivirehi, mieux connue sous le nom de scène de Alia Kas Naomie, est une jeune rappeuse qui s’est donné pour mission de lever haut la voix pour dénoncer les souffrances des Congolais à travers ses œuvres d’esprit.

    Cette jeune talentueuse se démarque parmi les rares artistes de la région pour faire de la musique consciente une arme pour la paix.

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    Alia Kas, à peine 20 ans, revolu, a donc passé l’essentiel de son enfance sous le joug de l’insécurité dans son kivu natal qui « saigne ».

    Aujourd’hui, cette jeune artiste a décidé de faire de ses chansons un outil pour promouvoir la paix et la cohabitation pacifique. Elle dénonce les souffrances de la population du Nord-Kivu, victime des affres de la guerre depuis plus de deux décennies. Ses textes poignants ne laissent pas passer une occasion d’interpeller.

    Je propose des œuvres à la communauté, comme il y a pas mal de gens qui ignorent ce qui se passe ici chez nous. En tant que Kivucienne, genre née et grandie dans la guerre, nous avons un besoin urgent de la paix. Comme jeune artiste, je me dis que je dois denoncer ces crimes, je dois denoncer ces viols, parce que lorsqu’on parle du massacre ou du déplacement massif de la population, je suis également touché. Il y a des déplacés par ci-par là qui sont sans assistance. Nous vivons une engoisse quotidienne, nous n’avons pas la paix”, denonce-t-elle dans une interview accordée à buniaactialite.cd.

    En tant que femme, éducatrice de toute la nation, elle se considère comme une actrice privilégiée dans cette lutte pour la paix.

    «Je sais que la femme constitue le socle de l’éducation de toute la nation. Voilà pourquoi dans ma communauté, à travers mes œuvres, je dois orienter, encourager et motiver la jeune femme qui vit dans le désespoir total de s’intégrer dans la société. Également, motiver tout le monde à sortir de son confort, mais plutôt à s’impliquer dans la recherche de la paix. Je fais la musique consciente, et donc je ne peux pas me lever pour chanter des futilités pour avoir du succès, au moment où ma contrée n’a pas la paix», précise-t-elle.

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    Son engagement est salué par les acteurs culturels locaux, qui voient en elle comme en d’autres artistes féminines des actrices de changement. Mapson Volonté, encadreur au sein du sénacle des poètes de Butembo, parle d’une bonne prise de conscience.

    Il y a certaines femmes dans la région qui se battent au nom de la paix à travers les arts. Ces femmes essayent de donner les meilleurs d’elles-mêmes pour que la paix revienne. J’aime bien ce travail, parce que la plupart des fois, on a pensé que la femme, c’est une personne qui ne dit que ce qu’elle pense, ce qu’elle a au fond du cœur. Mais, au-delà de ça, on sait maintenant que la femme peut donner les meilleurs d’elle-même pour changer sa communauté. L’engagement de ces femmes derrière la paix, pour moi, c’est une très belle avancée”, se felicite-t-il.

    Malgré les nombreux défis auxquels font face les artistes musiciens de la région, Alia Kas Naomie se surpasse pour défendre son pays à travers le rap. Son courage et sa détermination sont une source d’inspiration et montrent une voie pour un avenir meilleur.

    Providence Birugho

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