L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a lancé ce lundi un appel pressant aux autorités congolaises pour exiger la restitution « immédiate et sans condition » du matériel professionnel du journaliste Flori Drajiro, agressé par une milice armée dans la province de l’Ituri.
Journaliste à la Radio Télévision Avenir (RTA) et au média en ligne Carapacenews.net, Flori Drajiro a été attaqué le 8 avril dernier dans le centre minier de Mabanga, une localité située à une soixantaine de kilomètres de Bunia. Selon l’OLPA, il couvrait une mission officielle de l’administrateur du territoire de Djugu, Ruphin Mapela, lorsqu’il a été intercepté par des éléments d’un groupe armé opérant dans la région.
Les assaillants, accusés d’être des miliciens, l’ont roué de coups pour avoir filmé « sans autorisation » dans leur zone d’influence. Ils se sont ensuite emparés de son matériel, notamment une caméra Canon EOS 600D et un téléphone Samsung Galaxy S10. Le journaliste a subi plusieurs blessures, dont une lacération au visage.
Dans une lettre adressée au gouverneur militaire de l’Ituri, avec copies au Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et au Ministre de la Communication, l’OLPA qualifie cet acte de « violation grave » de la liberté de la presse. « Ces actes sont illégaux et inacceptables. Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette violence contre un professionnel des médias », a déclaré Kabongo Mbuyi, Secrétaire exécutif de l’OLPA, cité dans une publication officielle de l’organisation.
L’ONG rappelle que « la mission régalienne de l’État est de protéger les personnes et leurs biens », et considère la confiscation du matériel comme une entrave au droit à l’information, protégé tant par la Constitution congolaise que par les conventions internationales.
L’OLPA demande aux autorités de mobiliser tous les moyens nécessaires pour récupérer le matériel saisi et garantir la sécurité des journalistes dans une province marquée par l’instabilité sécuritaire et l’activisme de plusieurs groupes armés.
À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités provinciales ou des services de sécurité.
Cet incident s’ajoute à une série d’atteintes à la liberté de la presse dans l’Est de la RDC. En avril 2025, l’OLPA avait déjà dénoncé l’interpellation d’une journaliste au Sud-Kivu et salué la libération d’un confrère détenu à Baraka.
Dans un contexte de plus en plus hostile au travail des journalistes, les défenseurs de la liberté de la presse appellent à une mobilisation accrue de l’État pour protéger les professionnels des médias, régulièrement exposés à de graves risques dans l’exercice de leur métier.
Grâce Kasemire