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    Du communiqué final du sommet de la Troïka de la SADC tenu le lundi 8 mai 2023 à Windhoek, capitale de la Namibie, il ressort au point 9 que « Le Sommet a approuvé le déploiement d’une force de la SADC, en vertu du cadre de la Force en attente de la SADC, en tant que réponse régionale pour soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts de restauration de la paix et de la sécurité à l’est du pays » et au point 10 : « Le Sommet a approuvé la position commune de la SADC, à savoir une approche plus coordonnée, compte tenu des nombreux déploiements effectués en vertu d’ententes multilatérales et bilatérales à l’est de la République démocratique du Congo et a exhorté le gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre en place les conditions et les mesures nécessaires devant faciliter la coordination efficace des forces sous-régionales et des partenaires bilatéraux qui opèrent dans le pays ». Bien entendu, il s’agit d’un succès diplomatique à mettre au crédit du Président Félix Tshisekedi…

    Cependant, il y a lieu de se demander si, après l’EAC, au travers de sa Force régionale constituée jusque-là d’armées gouvernementales kényane, burundaise, ougandaise et sud-soudanaise, auxquelles vont se joindre les troupes angolaises, il n’y a pas risque de tomber de Charybde à Scylla avec l’entrée en lice de la force régionale de la SADC.

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    La préoccupation se situe dans l’exhortation faite à la RDC de coordonner toutes les forces armées à déployer sur son sol. Déjà, l’Union africaine s’est engagée à tenir un sommet quadripartite réunissant les pays membres de la SADC, de l’EAC, de la CIRGL et de la CEEAC.

    Vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a affiché son optimisme. « Je pense que la grande annonce se trouve dans le communiqué final de ce sommet des Chefs d’État de la SADC. Le sommet a approuvé le déploiement de la Force de la SADC (…) pour soutenir la RDC afin de restaurer la paix et la sécurité à l’est. Donc, c’est clair que la SADC s’engage militairement sur le terrain et va déployer incessamment une force. La SADC recommande que la RDC réunisse toutes les conditions requises pour un sommet de coordination de tous les intervenants et tous les acteurs internationaux sur le terrain afin d’arriver à une action efficace et harmonisée », a-t-il déclaré.

    Interprétation facile de la pensée du médiateur Joao Lourenço

    Pourquoi la responsabilisation de la RDC alors qu’en matière d’organisation militaire, le pays est en train de procéder à des ajustements organisationnels ? La réponse n’est pas éloignée de la position exprimée par le Président Joao Lourenço dans une interview à France 24 diffusée le même jour (8 mai 2023) du sommet de la Troïka de la SADC.

    « Après le dernier sommet d’Addis-Abeba, c’est le Président Kagame qui, à ma demande, a mis l’Angola en contact avec les dirigeants du M23. Nous avions quelques difficultés pour contacter les éléments du M23. Nous avions pour mission de créer ce contact. Et c’est le Président Paul Kagame qui a facilité cette relation. Et quelques jours plus tard, les dirigeants du M23 sont venus en Angola et nous avons travaillé avec eux à Luanda. Nous n’avons rien à reprocher à Kagame», a-t-il dit.

    Parlant du calendrier de retrait tel que fixé dans la feuille de route du mini-sommet de Luanda tenu en septembre 2022, le Chef de l’État angolais va révéler : « Ce qu’on aimerait, c’est que le calendrier pour mettre en place le cantonnement soit un petit peu raccourci, mais cela ne se passe pas comme ça. Toutefois, il faut rester confiant », avant d’ajouter : « Nous sommes en contact permanent avec les autorités congolaises au plus haut niveau. Le Président Félix Tshisekedi vient régulièrement à Luanda afin de travailler exclusivement sur cette question du M23 ».

    D’une confrontation possible entre les armées congolaises et rwandaises, Joao Lourenço fait preuve de pragmatisme. « Personnellement, je ne pense pas que cela va se passer comme ça. En ce qui me concerne, nous ferons tout ce qui est à notre pouvoir pour éviter cette confrontation de deux pays voisins, la RDC et le Rwanda ».

    Information-clé est dans la partie suivante : « Nous savons qu’à ce jour le M23 respecte le cessez-le-feu. Malheureusement, la prochaine étape ne s’est pas encore concrétisée. Cette étape ne dépend pas uniquement du M23. Elle dépend aussi du pays, la RDC. C’est le cantonnement des forces du M23. Nous avons mis en place un cessez-le-feu ; à présent, nous devons cantonner ces forces et lancer le processus de réintégration de ces citoyens congolais dans la société congolaise ».

    Interprétation facile de la pensée du médiateur africain Joao Lourenço pour la CIRGL, l’un des dirigeants principaux de la SADC : le M23 respecte le cessez-le-feu (ce qui n’est pas l’avis de la partie congolaise) ; la balle est plutôt dans le camp de la RDC et la confrontation entre les armées gouvernementales congolaises et rwandaises est juste une illusion.

    La balle est désormais dans le camp de la RDC

    À partir de cet instant, on est en droit de chercher à savoir ce qu’il faut attendre de la Force régionale de la SADC dont, primo, les troupes angolaises, zimbabwéennes et namibiennes avaient été déployées en RDC lors de la guerre du 02 août 1998 ; secundo, les troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites avaient été intégrés dans la Brigade d’intervention aspirée par la Monusco après la défaite du M23 en 2013 !

    Ce qu’il faut en attendre, c’est probablement le déploiement des troupes d’autres pays membres comme le Botswana, le Lesotho, le Madagascar, Ile-Maurice, le Mozambique, les Seychelles, le Swaziland, la Zambie et les Comores.

    Quand on a alors une lecture géopolitique et géostratégique pragmatique, on doit reconnaître pour la partie négro-africaine du continent l’emprise française sur l’Afrique Occidentale et l’Afrique Centrale et l’emprise britannique, mieux anglo-saxonne sur l’Afrique Orientale et l’Afrique Australe.

    Dans cette logique, étant sous emprise anglo-saxonne, l’EAC et la SADC ne feront jamais la guerre au Rwanda anglo-saxon si des informations fournies par Washington et Londres confirment la présence des troupes rwandaises en RDC avec ou non aux côtés du M23. Par contre, elles feraient la guerre au M23 en l’absence totale des troupes rwandaises.

    En définitive, à l’analyse des propos du Président Joao Lourenço et du communiqué final du sommet de la Troïka de la SADC, la balle est désormais dans le camp de la RDC.

    Formons l’espoir que ce ne soit pas un énième piège à se refermer sur Kinshasa. D’où devoir de vigilance pour tous ceux qui se savent en charge du « Desk Guerre de l’Est ».

    Avec mediacongo.net

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