Un pas significatif vers une paix a été franchi en Ituri le samedi 28 juin 2025, après des tractations majeures. Plusieurs groupes armés oeuvrant dans cette province sous état de siège, dont URDPC/CODECO, MAPI, Autodéfense/Zaïre, FRPI, FPIC et Chini Ya Tuna, ont signé un protocole pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale à Aru, dans ce qui est considéré comme pourparlers de paix d’Aru 2.
Cet accord « remarquable » les engage notamment à cesser immédiatement toutes les hostilités et violences envers les civils et les institutions étatiques.
Cependant, la signature de ce protocole s’accompagne d’une série de recommandations clés de la part des groupes armés signataire. Ces demandes, essentielles à leurs yeux pour garantir une paix durable, sont adressées essentiellement au gouvernement congolais.
Des exigences claires
Parmi les principales recommandations formulées, les groupes armés insistent sur plusieurs points. Buniaactualite.cd revient sur les fondamentaux :
1. Soutien logistique pour la sensibilisation : Ils demandent au gouvernement de leur fournir les moyens logistiques nécessaires pour mener des campagnes de sensibilisation à la paix auprès éventuellement leurs membres ;
2. Mécanisme de suivi inclusif : Un mécanisme de suivi des accords doit être mis en place, et les responsables des groupes armés souhaitent y être activement impliqués pour assurer son bon fonctionnement.
3. Libération des détenus : Une condition majeure posée par les groupes armés est la libération de tous leurs membres actuellement détenus dans les prisons du pays. Selon eux, cette mesure est indispensable pour consolider une paix durable.
4. Mise en garde contre les attaques : Les groupes armés de l’Ituri ont clairement averti que toute personne s’attaquant à l’un d’entre eux s’exposerait à des conséquences.
5. Dialogue avec les exilés en Ouganda : Pour renforcer la cohésion et la paix en Ituri, ils exhortent le gouvernement à engager un dialogue avec tous les Ituriens exilés en Ouganda. Même si le nom du mouvement politico-militaire CRP n’a pas été formellement cité, certains observateurs indépendants pensent qu’il fait partie;
6. Accord de paix bilatéral : les groupes armés réclament un accord de paix bilatéral avec le gouvernement central dans un délai raisonnable.
Par ailleurs, lors des travaux en carrefour, les groupes armés ont posé, entre autres, comme condition le remplacement immédiat des responsables du P-DDRC-S en Ituri, qu’ils jugent non crédibles pour la gestion du programme, en raison de détournements de fonds et d’un manque de confiance et/ou d’incompétence.
Ces pourparlers et la signature de ce protocole représentent une « lueur d’espoir pour l’Ituri », une province longtemps déchirée par les conflits. La concrétisation de ces recommandations pourrait être « indispensable » pour transformer cet espoir en une réalité de paix durable pour tous les habitants de la région.
« Que pensez-vous de ces conditions posées par les groupes armés pour garantir la paix en Ituri ? » « Quel sera le degré de respect de ce protocole unilatéral de paix ? » «Peut-on espérer pour une paix durable en Ituri ? »… Ces questions sont parmi les principales qui reviennent de plus en plus dans l’opinion publique iturienne. Difficile d’y répondre avec exactitude aujourd’hui…
Rédaction