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    Le journaliste Flori Drajiro dénonce une grave agression dont il a été victime à Mabanga, dans le territoire de Djugu, lors d’une mission officielle couverte à la demande de l’administrateur policier dudit territoire, le commissaire supérieur Ruphin Mapela.

    Un appel à couvrir une mission risquée

    Selon Flori Drajiro, c’est à la suite d’un appel personnel du commissaire supérieur Ruphin Mapela qu’il a été intégré dans une mission d’itinérance de 21 jours, couvrant un vaste itinéraire à haut risque dans le territoire de Djugu. L’objectif était de rendre compte médiatiquement du déplacement officiel de l’administrateur du territoire dans plusieurs localités affectées par l’insécurité :
    1. Nizi – Mabanga (4 jours)
    2. Mabanga – Dhego – Dala (4 jours)
    3. Dala – Mongbwalu – Pluto – Lodjo – Galayi (3 jours)
    4. Mongbwalu – Mabanga (2 jours)
    5. Mabanga – Bunia

    « Une mission mal rémunérée », selon ses propos, mais qui engageait le journaliste dans des zones dominées par les groupes armés, notamment les milices Zaïre.

    Agression à Mabanga et confiscation de matériel

    Le 8 avril 2025, dès l’arrivée de la délégation à Mabanga, le contexte sécuritaire était déjà explosif, avec des tirs signalés à Nizi-Bendele le même jour. La présence de l’administrateur militaire à Mabanga a été mal perçue par les jeunes d’autodéfense Zaïre qui, par colère, ont réagi violemment à la couverture médiatique de la mission.

    « Ces jeunes armés m’ont entouré et ont tenté de me tirer dessus. Ils m’ont ensuite ravi violemment mon matériel de travail, pendant que je prenais des images à la demande de l’administrateur », témoigne Flori Drajiro.

    Humiliation à Bunia et silence administratif

    Le journaliste affirme qu’à son retour à Bunia, il a tenté d’obtenir un suivi du dossier. Mais contre toute attente, le lundi 28 avril à 9h, il a été chassé de la résidence de l’administrateur, sur ordre de ce dernier, par un garde rapproché nommé Saint Paul, qui l’aurait humilié comme un inconnu, selon ses propos.

    « Je suis dans la légalité et j’ai le droit de savoir où en est mon dossier. Au lieu de cela, on me menace et on me traite comme un chien », déplore-t-il.

    Flori Drajiro appelle l’administrateur policier de Djugu à assumer ses responsabilités, avant, pendant et après ses missions, surtout lorsqu’il sollicite l’appui des médias. Il exhorte ses confrères journalistes à ne pas banaliser cette attaque, soulignant que ce type d’incident pourrait frapper n’importe quel autre membre de la profession.

    « Notre métier est noble, mais dangereux. Nous devons faire front commun. La liberté de la presse est garantie par la Constitution et doit être respectée », lance-t-il.

    Il appelle le gouvernement provincial, placé sous état de siège, à intervenir pour la restitution sans condition de son matériel de travail confisqué par des éléments armés à Mabanga. Il invite également l’UNPC et autres structures de défense de la presse à continuer leur lutte en faveur de la liberté et de la sécurité des journalistes.

    Jusque-là, l’autorité territoriale de Djugu n’a pas encore réagi face à cet incident « malheureux ».

    Bienvenu Kasima

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