[ J’ai décidé de proclamer l’état de siège sur l’étendue de l’Ituri et du Nord-Kivu…], il y a 3 ans depuis que Félix Tshisekedi prononçait, à la télévision nationale, ce discours. 3 jours après, soit le 6 mai entrait en vigueur l’état de siège, ce régime qui confie « le pouvoir exhorbitant » aux militaires et/ou policiers. L’heure est au bilan.

Instauré en mai 2021 pour trouver solution « à l’interminable insécurité de l’Est », l’état de siège divise l’opinion. Nombreux estiment que ce régime, n’a pas atteint le résultat escompté, 3 ans après, alors que d’autres, se félicitent de sa réussite.

L’objectif de l’état de siège était de rétablir la paix et la sécurité. Durant les 3 ans, nous avons vu des groupes armés naîtres, les sites de déplacés, les personnes enterrées vivantes ”, regrette Pascal Kakoraki, membre du gouvernement provincial de Bamanisa en veilleuse.

La situation sécuritaire reste encore préoccupante dans plusieurs coins de la province de l’Ituri. De Djugu passant par Irumu jusqu’à Mambasa où les terroristes ADF demeurent une menace sérieuse et permanente.

L’état de siège était l’une des mesures phares du président Félix Tshisekedi pour ramener la paix à l’Est du Congo. Censé intensifier les opérations militaires pour éradiquer des groupes armés qui pullulent dans la zone, cette mesure d’exception a même réussi l’exploit d’obtenir le résultat inverse pour certains qui expliquent que le nombre de morts a augmenté, l’ADF affiliées à élargi sa zone d’influence devant les offensives de l’armée congolaise. Au Nord-Kivu, la rébellion du M23 a ressurgi et menace même la ville de Goma.

Aucun groupe armé existant n’a été neutralisé, au contraire, d’autres sont nés pendant l’état de siège ”, évoque Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile coordination provinciale de l’Ituri.

Le ministre du budget et plan dans le gouvernement Bamanisa ne voit pas un état de siège mais « une administration ordinaire tenue par les militaires et/ou policiers ».

« À mon humble avis, c’est un bilan complètement négatif. La situation s’est encore empirée davantage avec l’expension des groupes armés et les militaires qui ont abandonné leur rôle régalien, devenant ainsi l’une des sources principales de l’insécurité en Ituri, ma chère province », écrit Christian Adubango, un internaute.

Depuis l’instauration de l’état de siège, plusieurs bastions des rebelles (ADF notamment) ont été récupérés et/ou détruites par les Forces armées de la RDC. Des criminels ont été tués ou arrêtés, les uns jugés et condamnés. Suffisant pour convaincre certains Ituriens aux côtés des routes asphaltées.

« Bilan complètement positif, c’est à cause de l’état de siège que j’ai su que l’état civil avait détourné beaucoup d’argent de la province. Imaginez dans 3 ans, le goudron, les lampadaires, la sécurité comme pas possible vraiment papa Luboya vous méritez mieux », écrit prince Basimaki, l’autre internaute.

Là où Lossa Dhekana « n’a toujours pas obtenu ce qu’il attend de l’état de siège », Luc Malembe voit une avancée. Pour cet acteur politique, ce régime militaire est une « réussite » à Irumu. À Djugu, il reste la guerre de l’or, à Mambasa la menace ADF, pense-t-il.

« On est sur une bonne voie. C’est la première fois, depuis 2017, que le gouvernement congolais s’implique dans le dossier Ituri », pense cet ancien « hater » de l’administration spéciale sous le règne de Luboya.

Au stade actuel, souhaite-t-il, une commission vérité réconciliation devait être envisagée pour discuter des vrais problèmes et en trouver solution définitivement.

Sentiment d’inachevé pour des internautes : Bilan de l’état de siège ? Comptez les morts, victimes de l’activisme des groupes sociaux, réagit Constantin Kakura l’un d’eux, dans des propos interceptés par buniaactualite.cd

L’administration militaire de l’état de siège n’a pas encore présenté son bilan de 3 ans, mais pourrait bientôt le faire comme l’année dernière (2 ans). Le Lieutenant Général Luboya N’Kashama, qui patronne l’Ituri sous état de siège avait pris le pouvoir le 11 mai 2021, soit un jour après son arrivée en Ituri.

David Ramazani

Leave A Reply

error: Content is protected !!
Exit mobile version