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    La résilience, c’est la marque enracinée qui définit la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Derrière ce masque, les populations savent quand est-ce qu’il faut le faire tomber et parmi les moments où ce masque tombe : le Festival Amani.

    Entre annulation, incertitude, autorisation et dame pluie, la dixième édition du Festival Amani a tenu toutes ses promesses. Le samedi 16 et le dimache 17 novembre, les habitants en majorité des jeunes, se sont réunis dans le village Ihusi à Kituku, pour oublier la « monstre » insécurité qui emporte des vies.

    Quand il fallait danser, chanter, crier fe parler la paix, les festivaliers répondaient présents sans voir le temps et le nom, qui s’accompagnent des meurtres et vols dans le coeur de la ville de Goma : à les voir, quiconque dirait que la ville va très bien. C’est la résilience qui a pris le dessus.

    Retour sur les deux jours de prestations

    Étalée sur deux jours, cette dixième édition qui célébrait le travail des bénévoles avec le thème : « Bénévolat au service de la communauté », a accueilli 23 prestations, melées entre groupe de chanteurs et de danseurs modernes et traditionnels, de l’acrobatie et des rappeurs solo.

    Parmi les coups de coeur qui ont su emballer le public au travers la grande scène, le rappeur JKM Rambo de Goma garde son aura, son art révolutionnaire est bien consommé par les festivaliers, qui n’ont pas accepté l’idée de le voir partir. Aux côtés de lui, les Rossignols Tenors, ce trio est simplement magique. Programmé pour ce dimanche, ce groupe a amené le public dans de hauteur au travers des interprétations de leurs chansons.

    Par dessus tout, le guest, la tête d’affiche, la star de la rumba congolaise, Ferre Gola était au rendez-vous. Pour cette clôture, les festivaliers étaient Golois (fan de Ferre Gola, Ndlr), qu’au moindre geste de l’artiste, le public était en extase. Ses chansons sont répétées avec les petits détails possible par un public acquis pour sa cause. Il passe plus d’une heure sur la scène et tout était au rendez-vous avec des tentatives de gagner de nouveaux talents manquées.

    Les artistes comme Lil B Piano, Yosh B, le duo Fimbo Kali et Willow Miller, Voldie Mapenzi et Magic Pinokio ont clairement eu le temps de faire voir l’immensité de leurs talents devant les festivaliers, même si pour la plupart, le chemin à parcourir est encore long. Ils doivent encore retravailler leurs prestations pour faire mieux lors de prochaines éditions du Festival Amani.

    La danse traditionnelle était au rendez-vous. Les groupes Light future et Ubumwe Folk ont fait voyager le public dans la tradition, « le recours à la tradition » de l’aire Mobutu s’est approché des festivaliers, vu que les groupes ont carrément presté sur la pélouse, alors que Meshake et ses acolytes, Stepup Crew et Faraja Batumike, c’est le monde moderne dans le domaine de la danse.

    Les nouveaux visages comme Jessy B venue du Congo-Brazza, JJ Paulo d’origine Tanzanienne vivant au Danemark, Serge Aimé Coulibaly et DJ Spilulu, ont apporté une bonne touche à la constellation des talents invités à cette édition du Festival Amani, qui a tenu toutes ses promesses malgré de nombreux obstacles.

    Toutes ces voix et tous ces talents n’ont cessé de plaider pour le retour de la paix dans la région, particulièrement dans la partie Est de la République démocratique du Congo, où trois décennies se sont écoulées depuis que les atrocités font rages.

    Guerschom Mohammed GM

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