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    Le 3 octobre dernier, un naufrage sur le lac Kivu a tragiquement rappelé à tous l’importance cruciale de la sécurité maritime en RDC. Suite à cet événement tragique, une réunion mixte élargie le 6 octobre a conduit à l’instauration de mesures de sécurité rigoureuses à Goma et Bukavu, deux villes portuaires au cœur de cette problématique.

    L’une des décisions phares prises lors de cette réunion est l’obligation pour tous les passagers à bord des bateaux de porter des gilets de sauvetage. Cette mesure, bien que proactive, soulève des questions sur la culture de sécurité qui a longtemps été négligée dans cette région. Est-il nécessaire d’attendre un drame pour agir ? La réponse semble être un retentissant oui.

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    Les autorités locales, conscientes de la gravité de la situation, ont également mis en place un contrôle technique et de conformité des unités flottantes. Cela marque un tournant significatif dans la gestion de la sécurité maritime en RDC. Mais ces mesures, bien qu’indispensables, sont-elles suffisantes pour garantir la sécurité des usagers ?

    Il est impératif de se demander si ces mesures ponctuelles peuvent véritablement engendrer un changement durable. La RDC, avec ses vastes ressources en eaux intérieures, doit développer une culture de sécurité maritime qui va au-delà des simples obligations légales. La sensibilisation des usagers, l’éducation à la sécurité maritime et la formation des opérateurs de bateaux sont des aspects souvent sous-estimés.

    Dans un pays où les infrastructures sont parfois précaires et où les moyens de transport alternatifs sont limités, il est crucial de veiller à la sécurité sans pénaliser l’accès aux services de transport. Les gilets de sauvetage sont un bon début, mais ils ne doivent pas être considérés comme la panacée. La responsabilité doit également incomber aux opérateurs de transport.

    Ils doivent être tenus de garantir des conditions de navigation sûres. La tragédie du 3 octobre doit servir de catalyseur pour une réflexion plus large sur la sécurité maritime en RDC. Les autorités doivent engager un dialogue avec les communautés locales, les opérateurs de transport et les ONG pour établir un cadre solide qui garantisse la sécurité de tous.

    Des inspections régulières, des formations pour le personnel navigant, et un engagement à long terme pour améliorer les infrastructures pourraient transformer le paysage maritime de la RDC. Si l’on veut éviter que de tels incidents ne se reproduisent, il est temps d’agir de manière proactive plutôt que réactive. La sécurité des usagers n’est pas seulement une priorité.

    Elle doit devenir une valeur fondamentale intégrée dans tous les aspects des opérations maritimes. La RDC a l’opportunité de redéfinir son approche de la sécurité sur le lac Kivu et de montrer l’exemple à d’autres régions confrontées à des défis similaires. Ensemble, il est possible de bâtir un avenir maritime plus sûr et plus résilient.

     

    TEDDY MFITU

    Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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