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    Buniaactualite.cd est allé à la rencontre de Kitsa Sage, le « saucisseur », un jeune étudiant en L3 à la faculté de sciences de gestion de l’université de l’Assomption au Congo (UAC) à Butembo, dans la province du Nord-Kivu. 

    Désireux de subvenir à ses besoins quotidiens et de s’affranchir de la dépendance financière, Kitsa Sage s’est lancé dans la charcuterie il y a deux ans et quelques jours. Son point de vente ? L’université même où il étudie.

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    Grâce aux revenus générés par son activité, Kitsa Sage parvient à couvrir la majorité de ses besoins. « Je fais ça pour m’en sortir, car je ne veux pas quémander de l’argent à mes parents. Je veux être indépendant, au moins sur certains points. Cette activité me permet de répondre facilement à mes besoins primaires. Cela m’évite de voler, de demander mille ou cinq cents francs pour des unités ou des mégas, et de tomber dans les vices comme la plupart des jeunes », explique-t-il.

    Cependant, Kitsa Sage rencontre également des difficultés dans l’exercice de son métier. Il évoque notamment la rareté des ingrédients auprès de ses fournisseurs, ce qui entrave parfois sa production. « Dans chaque métier, il y a toujours des obstacles », confie-t-il. « Pour moi, c’est la gestion de mon temps. Parfois, le travail me prend tellement de temps que j’ai du mal à concilier mes études et mon activité. De plus, lorsqu’un enseignant nous retient jusqu’à tard, cela me pénalise, car je ne peux pas vendre mes produits, la plupart de mes clients étant des étudiants. Enfin, la rareté des intestins, indispensables à la fabrication des saucisses, chez nos fournisseurs nous met parfois en difficulté », déplore-t-il.

    Malgré ces défis, Kitsa Sage reste déterminé et encourage les jeunes à s’adonner au travail pour éviter la dépendance. « Il faut travailler pour ne pas tomber dans les vices. Rester à la maison sans rien faire nous expose non seulement aux drogues, mais aussi au vol… Pour moi, la plus grande honte n’est pas d’exercer un travail manuel, mais plutôt de manquer d’argent et de devoir en demander aux autres. Il n’y a pas de petit boulot, car c’est avec ces petits boulots qu’on peut arriver à gagner de gros montants », soutient-il.

    Ambitieux, Kitsa Sage envisage d’ouvrir plusieurs points de vente dans la ville afin d’élargir sa clientèle et d’accroître ses revenus. Son histoire est un exemple inspirant de persévérance et d’esprit d’entreprise, démontrant que la réussite est à la portée de ceux qui sont prêts à travailler dur et à ne pas se laisser décourager par les obstacles.

    Dans un pays où des jeunes sont souvent accusés de contribuer à l’instabilité sécuritaire, il y en a qui se distinguent « positivement ».

    Providence Birugho

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