Célébrée sous la fumée de la mort en Ituri, alors que des civils sont exécutés froidement et que des maisons sont incendiées, des motos pillées par des miliciens en territoire de Djugu, la Journée internationale de la paix devrait refléter une cicatrice de la paix.
Le monde entier a célébré cette Journée internationale de la paix ce samedi 21 septembre 2024. En Ituri, des conférences et des activités visant à promouvoir la cohésion sociale ont été organisées dans plusieurs sens.
À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, le Centre des Femmes engagées pour la paix en Afrique (FEPA) a organisé un festival culturel pour la coexistence pacifique, le vivre-ensemble, ainsi que pour promouvoir la paix et la sécurité pour tous au terrain de L’Epo-Ville.
À l’issue de cette activité, toutes les 21 communautés vivant en Ituri ont défilé devant les autorités en appelant les Ituriens à privilégier la paix pour le développement de cette jeune province.
Le message a été porté par Claudine Nzeni, conseillère du Gouverneur militaire de l’Ituri, qui a insisté dans son discours sur l’importance du retour à la paix.
« La journée d’aujourd’hui est importante. Elle célèbre d’abord la paix. Certains pensent qu’elle ne mérite pas d’être célébrée. Pas du tout. C’est une journée de prise de conscience pour que chacun contribue au retour de la paix », a-t-elle martelé.
Sans détourner le sujet, Pétronille Vaweka, coordinatrice nationale des Femmes engagées pour la Paix, a affirmé que cette journée devait être celle de l’unité dans la province de l’Ituri, car il n’y a aucune raison pour que les communautés se séparent.
« Pour moi, cette Journée internationale de la paix doit être une journée d’unité dans l’Ituri. Il n’y a aucune raison pour que les communautés puissent se diviser. Bien sûr, il y a des conflits, mais ceux-ci doivent être un moteur pour nous rassembler afin de réparer nos blessures et de vivre ensemble », a-t-elle expliqué dans ses propos recueillis par buniaactualite.cd.
Pour sa part, Augustin Ghagha, président de la communauté Kebhu du territoire de Mahagi, appelle également les ITURIENS à se mettre au travail. Selon lui, l’une des causes des conflits dans le territoire de Djugu est l’absence d’opportunités économiques pour certaines communautés.
« Nous devons nous mettre au travail pour le développement de notre province, en particulier du territoire de Djugu », a-t-il indiqué.
Des chefs coutumiers et des leaders représentant toutes les 21 communautés ont manifesté leur volonté de voir l’Ituri revêtir l’image de la paix. Ils se sont engagés aux côtés des autorités dans leurs efforts conjugués pour un retour définitif à la paix.
Il convient de signaler que chaque communauté présente lors de cette Journée internationale de la paix a exposé ses œuvres d’art ainsi que les spécialités culinaires symbolisant leur culture.
Ces messages diversifiés se lancent pendant que dans d’autres parties de la province, la population vit dans une situation sécuritaire précaire. Le vivre ensemble demeure, dans ces zones, théoriques.
Jonathan Bavonga